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L’histoire inspirante d’Oksana Masters, d'un orphelinat ukrainien aux Jeux Paralympiques

© AFP or licensors

Par Alice Devilez

Son histoire force le respect et l’admiration et possède une résonance particulière à l’heure actuelle. Oksana Masters est une athlète paralympique américaine née en Ukraine. Elle multiplie les exploits sportifs et dispute actuellement les Jeux Paralympiques de Pékin. Pourtant la vie a semé un sacré paquet d’embûches sur sa route.

Une route sinueuse dès le commencement. Le 19 juin 1989, Oksana naît à Khmelnytskyï, à seulement quelques centaines de kilomètres de Tchernobyl, trois ans après la catastrophe nucléaire. Victime des radiations, elle naît avec de nombreuses malformations. Pas de tibias, six orteils à chaque pied, elle a les doigts collés entre eux à une main et des malformations à l’autre, il lui manque certaines parties de plusieurs de ses organes. Ses parents biologiques décident de l’abandonner devant la porte d’un orphelinat. C’est là qu’elle sera violée et maltraitée pendant plusieurs années, avant d’être adoptée par une Américaine.

Après son adoption et de multiples opérations, Oksana et sa maman doivent se résoudre à recourir à une amputation pour ses deux jambes, au-dessus des genoux. Elle a 14 ans.

Mais la jeune femme possède en elle une force surhumaine. Petit à petit elle va se mettre au sport et devenir une très grande para-athlète. Elle a performé tant aux Jeux d’été qu’aux Jeux d’hiver. Depuis 2012 et les Jeux Paralympiques de Londres elle accumule les médailles (14), dont quatre acquises à Pékin en 2022. Cinq en or, six en argent et trois en bronze. En aviron, en ski de fond, en biathlon et en cyclisme.

Depuis quelque temps, l’inspirante jeune femme raconte son histoire dans des longs formats sur le web sur le site The Players Tribune. Des textes poignants qui valent le détour. Pour celle qui est sans doute l’un des plus beaux exemples de résilience.

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Entre Ukraine et Etats-Unis

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Au moment où elle concoure pour les Etats-Unis, son pays d’adoption, aux Jeux Paralympiques de Pékin, son pays d’origine est envahi par la Russie. Une situation qui touche forcément l’athlète. La centrale de Tchernobyl a été saisie par la Russie et la situation est fortement instable dans la région. Des événements qui font remonter le spectre des radiations et des catastrophes nucléaires. La jeune femme s’est exprimée à ce sujet sur les réseaux sociaux, bouleversée par la situation.

"Certains sentiments ne peuvent pas se traduire en mots. Je suis tellement fière d’être sur le podium pour représenter mes deux nations, les Etats Unis et l’Ukraine […]. Je ne suis pas seulement en train de réaliser mon rêve, mais je veux aussi partager tout cela avec mon pays de naissance, l’Ukraine, et spécialement tous les jeunes enfants souffrant d’un handicap. […] Le prize money de mes Jeux Paralympiques reviendra à l’association "No Child Forgotten" et à "Bright Kids Charity", qui soutiennent des enfants ukrainiens avec un handicap."

Elle espère que son parcours pourra en inspirer certains d’entre eux. Il est en tout cas bien difficile de rester indifférent face à tant de résilience.

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