Gueule de bois. Mauvaise nuit. Tracasseries. Bon dieu on aurait aimé vivre autre chose hier dans l’étouffante ambiance marocaine. On aurait aimé titrer sur la qualif. On aurait aimé être rassurant et enthousiaste. Là c’est évidemment plus compliqué.
Boulets rouges
Ce matin, les Diables se font découper… à gauche, à droite,…au centre. Des points de vue d’experts, de pseudo-experts, de quidams, de chroniqueurs verbeux. Ces points de vue acerbes sont légitimes et nécessaires. Et tout le monde a le droit de s’exprimer avec respect si possible ! Tirer à boulets rouges, sans ménagement… une spécialité belge ? Non… une habitude que chaque sélection connaît, quel que soit le pays, lorsque la nation est malmenée, battue voire humiliée dans le plus grand tournoi du monde.. Là, en l’occurrence les 11 millions de sélectionneurs belges s’expriment. Encore une fois… c’est la beauté de ce sport qui ne laisse personne indifférent. Aimer le foot, aimer les Diables c’est facile quand tout va bien (comme en 2018). Aimer les Diables, les soutenir dans les moments difficiles (trop nombreux avant 2013), ça… ce n’est pas donné à tout le monde.
A contre-courant
Alors les Diables nagent en ce moment contre le courant de plus en plus fort qui essaie de noyer cette génération de joueurs sous un flot incessant de critiques. Les joueurs ont beau nous dire qu’ils sont dans leur bulle. Qu’ils font fi de tout cela, j’ai du mal à y croire. Le négativisme ambiant n’a jamais été aussi fort depuis 2013. Trois défaites sur les quatre derniers matchs c’est inédit. Ce n’est jamais arrivé sur ces dix dernières années. Donc forcément cela touche la sérénité du groupe et forcément, cela impacte les relations intra-muros. Il y a des tensions. Quand on perd, quand ça ne tourne pas… n’est-ce pas logique ? La sérénité disparaît. L’amour-propre en prend un coup.
Croatie, naissance et crépuscule ?
Au sein du groupe des Diables la remise à plat de ces tensions est indispensable. C’est une question de survie. Survie du groupe tel qu’il est, en prévision du futur. Alors, que doivent faire les 11 millions de Belges dans les jours qui viennent ? Certains vont prendre le parti de la démolition continue. Du " je vous l’ai dit… on n’y arrivera pas, ils sont nuls et le resteront ".
D’autres, et j’en fais partie, auront un regard plus mesuré. Il reste un match. La Belgique peut se qualifier. Il faut soutenir les Diables. Tirer le bilan quand il le faudra… pas avant l’épilogue. Même si Roberto Martinez a foiré ses changements, même si ce groupe est transpercé par des doutes inhabituels. Il reste 90 minutes et un peu plus. Belgique-Croatie, souvenir de Zagreb 2013. Là où Romelu Lukaku était né, en nous propulsant vers le Brésil. Là où tout avait commencé pour ce groupe. A l’époque le soleil se levait pour nous. Jeudi, face au même adversaire qu’il y a 9 ans, il faut espérer que ce match ne soit pas synonyme de crépuscule du diable. Jeudi, le premier match à élimination directe de ce mondial est pour nous. Un 1/16e de finale en quelque sorte. Voire une finale de génération.