Cologne. 28 mars 2023. On se souviendra de cette date. De cette victoire historique. Battre l’Allemagne pour la première fois depuis 1954. Il faut donc avoir près de 75 ans pour avoir une petite chance de s’en souvenir. Et si Philippe Albert a encore en travers de la gorge la défaite de 1994 en coupe du monde, de l’eau "à Cologne" est passée sous les ponts du Rhin. Une vague d’optimisme suscitée par Domenico Tedesco, le "German lover"
City-trip en amoureux
Depuis lundi passé à Tubize, lorsqu’ils se sont échangé les premiers regards, les premiers mots, … il s’est, paraît-il, passé quelque chose. De l’ordre de l’indéfinissable, de l’abstrait. Un truc, un feeling, certains diront une connexion. Entre un Italo-Allemand de 37 ans, dont (en Belgique) on ne savait quasi rien et des Diables curieux et peut-être un peu stressés à l’idée de le rencontrer. Comme un city-trip dans une ville romantique avec une inconnue. Ça matche ou ça crashe ! Et bien, au vu de ce qui vient de se passer, on peut vous dire que le courant passe. Tedesco et ses Diables ne sont pas encore mariés au premier regard mais déjà engagés dans une co-location réussie.
Magnétisme
Par son changement de style, sa façon d’être, sa jeunesse aussi sans doute, le nouveau coach a rafraîchi l’ensemble du groupe. Les jeunes forcément se sentent en confiance et sur le même pied que les anciens. Et les anciens, dirais-je les patrons, ne se sentent pas mis à l’écart. Au contraire ils ont de nouvelles responsabilités, de nouveaux rôles. Ils se revoient même dix ans en arrière. Plus jeunes, plus insouciants, heureux de venir humer l’herbe du Diable. Courtois, Lukaku, De Bruyne, Vertonghen… rajeunissent et se sentent remobilisés. Tout cela en douceur et en à peine 9 jours. Record d’adaptation.
L’exemple de Nafi
Ce qui m’a frappé lorsque Nafissatou Thiam a changé de coach et s’est présentée quelques mois plus tard à sa première compétition (avec à la clé médaille d’or et record du monde du pentahlon à l’Euro d’Istanbul) c’est son interview post-compétition. Double championne olympique, double championne du monde, multiple championne d’Europe… elle a tout gagné et nous dit : " Croyez-moi, ce n’est que le début ! " Comme un nouveau départ, une nouvelle envie. Comme ce qui s’est passé cette semaine au camp de Tubize. Nafi 2.0 a inspiré des Diables 2.0
Première mi-temps de folie
Stockholm. Cologne. Départ d’une nouvelle ère qui ne s’annonce pas si mal que cela. Car, dites-moi… de quand date une prestation aussi aboutie qu’en première mi-temps hier ? Le Brésil en 2018 ? L’Angleterre en petite finale du même mondial ? Peu importe, mais ce que je sais c’est que la nouvelle énergie que ce Domenico veut installer dans notre jeu est bien présente. Rigueur à l’allemande, fureur à l’italienne… sauce frite par-dessus… le plat pourrait être piquant pour nos futurs adversaires.
Bien sûr, ne nous emballons pas, ne versons pas dans une euphorie stupide mais profitons de cette transition réussie. Car, quand ils sont partis saluer les 1860 supporters belges en joie à la fin de ce match, une image m’a marqué. Celle de Romelu Lukaku, le leader, allant chercher son coach par la main pour l’emmener recueillir les "viva" de la foule. Comme pour faire adouber le petit nouveau. Comme pour signifier que les Diables se sont trouvé un nouvel amour. Une nouvelle idylle. Et pour que cet amour dure un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…