Cette fameuse tablette, cataloguée sous le nom "d’hymne hourrite h.6", était donc la seule qui soit dans un état de conservation suffisante pour être déchiffrée et interprétée. Outre la notation musicale, cette tablette présente "l’hymne à Nikkal", une prière à la déesse Nikkal, fille du dieu de l’été Khirkhibi et épouse du dieu de la lune Yarikh. Nikkal, qui signifie "Grande Dame et fructueuse", était la déesse des vergers. Cet hymne est vraisemblablement une invocation pour accorder la fertilité aux femmes stériles.
En dessus de ce texte, écrit en hourrite, on retrouve des indications musicales, inscrites en akkadien. Sous un double trait, une série de termes akkadiens empreints de hourrite, accompagnés chacun d’un chiffre représentent des termes musicaux techniques correspondant, vraisemblablement, à des cordes ou des intervalles. Si la lecture des notes et du tempo reste sujette à interprétation, cela n’a pas empêché des musicologues de retranscrire la partition pour la rendre lisible et interprétable. C’est ce que fit notamment le musicologue anglais Richard Dumbrill. Et c’est sur cette base musicale que le musicien Michael Levy a interprété à la lyre la plus ancienne partition musicale du monde, que nous vous proposons d’écouter ci-dessous.