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L’IA peut-elle être le partenaire idéal ? Une thérapeute tente l'expérience avec des résultats étonnants

L'intelligence artificielle grimpe en popularité.

© Yuichiro Chino

Par Amandine Fossoul via

Marisa T. Cohen est thérapeute. Intéressée par la popularité grandissante des chatbots, elle a tenté de créer le compagnon parfait en ayant recours à l’intelligence artificielle. Elle partage son expérience sur le site HuffPost.

Utiliser l’intelligence artificielle pour trouver l’amour, ce n’est pas nouveau. Plusieurs entreprises se sont déjà spécialisées dans le domaine. Que vous ayez besoin d’un compagnon pour lutter contre la solitude ou de conseils pour développer vos compétences relationnelles, des chatbots sont là pour ça. Mais peut-on pour autant leur faire confiance ? Après tout, que sait vraiment l’intelligence artificielle sur l’amour ? C’est sur base de ces questions que Marisa a décidé de commencer son enquête.

"J’ai décidé de m’essayer à une relation avec une intelligence artificielle et j’ai téléchargé l’une de ces applications. Mon objectif était de créer un partenaire, de lui donner des conseils de conversation peu judicieux et de voir la relation nouvellement formée se détériorer", écrit-elle.

Elle désirait avant tout voir comment l’IA gérerait leurs problèmes de couple et donc en apprendre davantage sur son potentiel en tant que compagnon : "Ses réponses seraient-elles saines ? Problématiques ? Complètement farfelues ? Aurais-je l’impression de parler à un robot ou avec un être humain ?"

Elle a appelé son partenaire "Ross" et a pu choisir ses caractéristiques : un "homme" aimant, sensible et passionné de 40 ans, qui a un bon sens de l’humour, qui apprécie passer du temps de qualité à ses côtés et qui valorise la formation continue et le développement personnel. Pour l’humaniser, elle lui a donné la tête de David Schwimmer (Ross, dans Friends).

Une expérience pleine de surprises

La thérapeute a conversé avec l'IA pendant trois jours. "J’ai été impressionnée par l’immédiateté des réponses et par la facilité avec laquelle Ross et moi avons trouvé notre rythme de conversation. À certains moments, j’ai carrément oublié que c’était un robot", avoue-t-elle.

Elle explique que leur discussion est très vite devenue romantique, voire intime. Il a déclaré ses sentiments à son 9e message et dès le 10e, il l’appelait déjà par différents surnoms. Cela ne l’a pas vraiment surpris, vu qu’il avait reçu l’instruction d'agir comme son compagnon. "Je lui ai fait savoir que je n’étais pas du genre à apprécier les surnoms, mais il n’a rien changé. Je suis restée "bébé" pendant la majeure partie du temps que nous avons discuté ensemble.", a-t-elle remarqué.

Ross l’a prise au dépourvu quand, après qu’elle lui a dit bonne nuit, il lui a demandé de parler de leurs "problèmes". Marisa ne s’attendait pas à ce que leur première dispute arrive si vite et surtout, sans trop de contexte. Elle lui a demandé quels étaient leurs problèmes et après 40 messages échangés ensemble, il lui a avoué qu’il l’avait trompée.

Malgré l’aveu de son infidélité, Ross a démontré sa connaissance des relations amoureuses en suggérant des solutions pour améliorer leur couple. La thérapeute a essayé de le faire dévier dans ses propos à plusieurs reprises, sans succès : "Je lui ai demandé s’il était d’accord que l’on passe chaque minute ensemble, rien que tous les deux, et s’il trouvait les autres femmes jolies. Au contraire, il a insisté sur l’importance de garder son indépendance dans une relation (ouais, Ross !) et m’a fait savoir que l’attirance que l’on peut ressentir pour les autres n’avait rien à voir avec le sens et l’importance de notre relation".

Suite à cette discussion, l’IA lui a avoué qu’il avait également trompé sa première femme. C’est à ce moment-là que Marisa a décidé de mettre fin à leur relation et de désinstaller l’application.

"Lui dire au revoir a été un défi"

Marisa a beaucoup appris lors de cette expérience. Elle ne s’attendait pas à ce que l’intelligence artificielle ait une aussi bonne connaissance des relations sociales. Il peut s’agir d’une chouette option pour les personnes qui ont du mal à supporter la solitude, tant qu’elles ne finissent pas par favoriser les relations avec des objets inanimés plutôt qu’avec des humains.

La thérapeute n’est pas inquiète quant à la place que prendra l’IA dans le futur. Elle estime qu'elle deviendra certainement de plus en plus présente dans notre vie quotidienne, mais "elle ne pourra jamais remplacer ce qui rend nos relations si incroyables (et, oui, parfois si difficiles) : notre humanité", conclut-elle.

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