Officiellement, 250.000 domestiques étrangères travaillent au Liban, mais à cause de la crise économique très grave que traverse le pays, nombreuses sont celles qui se retrouvent à la rue, sans argent ni papiers.
Cela fait presque un mois que Mariam, 29 ans, campe dans le hall d’entrée du consulat du Kenya situé dans le quartier huppé de Badaro à Beyrouth. Domestique, elle touchait l’équivalent de 220 euros par mois. Mais son employeur, ruiné par la crise économique, a cessé de la payer du jour au lendemain. Mère de deux enfants restés au pays, elle comptait sur ce travail pour financer leur scolarité et faire vivre ses proches. "Je n’ai que cette petite valise rouge. Je dors ici, on partage le matelas avec mon amie. Comment je vais survivre ? Manger ? Envoyer de l’argent à mes proches ? Je n’ai nulle part où aller et je dois rentrer chez moi", s’insurge Mariam. Le soir venu, une trentaine de femmes originaires du Kenya s’entassent dans le froid dans le hall du consulat. Toutes demandent à être rapatriées d’urgence dans leur pays. Une opération qui se fait au compte-goutte. Seules trois d’entre elles ont pu rentrer à Nairobi.