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Libérée de la tutelle de son père, Britney Spears voit le bout de tunnel

Britney Spears n'est désormais plus sous la tutelle de son père.

© Rich Fury - Getty Images

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Par J.B avec Agences

Cela faisait depuis 2008 que la chanteuse, Britney Spears, était mise sous la tutelle de son père Jamie Spears. Plus d’une décennie que la chanteuse ne pouvait prendre aucune décision professionnelle ou personnelle. Elle ne pouvait pas disposer de ses finances librement, ne pouvait pas décider de travailler ou non, ne pouvait même pas décider d’un pas de danse à intégrer dans ses chorégraphies. Elle ne pouvait non plus disposer librement de son corps.

Elle a depuis entamé un bras de fer contre son père pour retrouver sa liberté. Et ce mercredi, à Los Angeles, la justice américaine lui a donné raison. Après des mois de procédures et de rebondissements, la justice a décidé de retirer la tutelle de Britney Spears à son père Jamie, conformément aux vœux de la chanteuse qui avait qualifié d'"abusive" cette mesure, toujours en vigueur pour le moment, dont elle demande l’annulation.

Jamie Spears devra passer les commandes à un expert-comptable dans les meilleurs délais, a ajouté la juge Penny, soulignant que sa décision n’était pas susceptible d’appel.

Le tribunal devrait se prononcer sur la fin de la mesure de tutelle lors d’une audience future, vraisemblablement d’ici la fin de l’année.

Reprendre le contrôle

Cela faisait plusieurs mois que les fans de la star mondiale s’inquiétaient de sa santé et de son état. 

En juin dernier, face aux juges du tribunal de Los Angeles, Britney Spears s’était prononcée dans un témoignage poignant. Avec force et détermination, elle avait pendant plus de 20 minutes exposé comment concrètement se déroulait la tutelle qu’elle vivait depuis 2008.

Dans ce témoignage, elle raconte notamment qu’elle était forcée à faire des tests psychologiques et à prendre de nouveaux médicaments, comme le lithium, prescrit par des médecins. La raison ? Son staff la décrivait comme "non coopérante" sur les répétitions de son spectacle.

Madame, je ne suis l’esclave de personne

Elle raconte un épisode où son staff a fait une réunion de crise sans elle, à propos d’elle, car Britney Spears voulait ajouter un pas à une chorégraphie : "Madame, je ne suis l’esclave de personne. J’ai le droit de dire non à un pas de danse", a-t-elle dit en juin à la justice.

Elle décrit alors que le lithium est un médicament très puissant à cause duquel "on se sent ivre". Et elle ajoute :"Il y avait chez moi en permanence, six infirmières différentes et elles ne me laissaient même pas prendre ma voiture pour aller quelque part. Non seulement ma famille n’a pas bougé le petit doigt, mais en plus mon père était totalement d’accord pour cela. […] Il est celui qui a tout approuvé. Toute m’a famille n’a rien fait."

Elle raconte également qu’elle ne peut rien faire professionnellement, ni dans sa vie privée, sans l’accord de son père. Elle ne peut par exemple pas faire enlever son stérilet. Pourtant, face à la justice, elle insistait en juin sur son désir d’avoir à nouveau un enfant avec son fiancé, Sam Asghari.

La star s’était aussi plainte de devoir continuer à travailler malgré cette mesure de tutelle et de "payer pour tout le monde autour d’elle" sans pouvoir prendre ses propres décisions. Elle devait notamment payer les honoraires très élevés des avocats de son père qui s’opposaient à elle dans cette procédure.

Ce premier témoignage était la première pierre vers la liberté pour la chanteuse. Dès le mois de juillet, elle avait enfin pu choisir ses propres avocats. Et depuis, la bataille judiciaire s’est accélérée.

De plus en plus de témoignages

Un documentaire publié la semaine dernière par le New York Times ("Controlling Britney Spears") accuse Jamie Spears d’avoir fait secrètement installer des caméras de surveillance dans la chambre de sa fille et d’avoir enregistré ses conversations privées.

Son père a démenti avoir exercé une quelconque surveillance illégale sur sa fille.

Un autre documentaire, "Britney vs Spears", produit par Netflix, affirme quant à lui que la chanteuse de 39 ans a par deux fois tenté de louer les services de son propre avocat au début de la mesure de tutelle, ce qui lui a été refusé.

Et maintenant ?

Le mois dernier, Jamie Spears lui-même a semblé enfin céder à la pression : il a demandé à la justice de mettre fin à la mesure de tutelle, prenant acte du fait que la chanteuse "croit qu’elle peut gérer sa propre vie" désormais.

Ni Jamie Spears, ni Britney Spears n’étaient présents à l’audience de ce mercredi. En revanche, à la sortie du tribunal, l’avocat de Britney Spears, Mathew Rosengart n’a pas mâché ses mots.

Pour lui, Jamie Spears est un "homme cruel, toxique et abusif". Il a d’ailleurs demandé au tribunal d’ouvrir une enquête sur la gestion de Jamie Spears, qu’il a remise en cause. "Chaque jour qui passe avec lui en tant que tuteur – chaque jour et chaque heure – est un jour où il cause à sa fille de l’angoisse et de la douleur", poursuivait-il.

A la sortie de l’audience, ce mercredi, il a déclaré : "Aujourd’hui est une journée importante. C’est une journée importante pour Britney Spears mais c’est aussi une journée importante pour la justice. Mais c’est aussi une journée solennelle. Britney Spears a dû faire face à un cauchemar qui a duré plus d’une décennie. Un cauchemar kafkaïen, orchestré par son père et d’autres personnes".

Mais pour lui les répercussions de cette décision seront bien plus grandes que la seule affaire qui oppose Britney Spears à son père. Il estime qu’il y a "un problème bien plus grand dans cette affaire, un problème qui sera maintenant observé par les différentes législations à travers les différents Etats du pays, certainement en Californie mais aussi au niveau du Congrès des Etats-Unis".

La joie du mouvement #FreeBritney

Britney Spears est soutenue depuis des années par une armée de fans réclamant la "libération" de leur idole. Une centaine d’entre eux s’étaient une nouvelle fois rassemblés mercredi devant le tribunal de Los Angeles et ont laissé exploser leur joie face à l’annonce de la justice. L’avocat de la chanteuse a également eu un mot pour eux, indiquant que le mouvement avait été "essentiel" dans toute cette bataille.

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