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Liberté de la presse : Il y a de plus en plus de journalistes assassinés, 67 tués en 2022

Des universitaires, des écrivains, des rédacteurs et des journalistes de Gaza participent à une manifestation dans la ville de Gaza, le 11 mai 2022, pour protester contre le meurtre de la journaliste d’Al Jazeera, Shireen Abu Aqleh (Akleh). Shireen Abu Aq

© MOHAMMED ABED / AFP

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Par Belga, édité par Marie-Laure Mathot

Le nombre de journalistes et employés des médias tués en assurant leur métier en 2022 a augmenté de plus de 40% par rapport à l’année dernière, selon un nouveau rapport publié vendredi.

La Fédération internationale des journalistes affirme que 67 professionnels des médias ont été tués cette année en travaillant lors d’attaques ciblées, contre 47 en 2021, ce qui inverse la tendance constatée les années précédentes.

"L’augmentation des assassinats de journalistes et autres travailleurs des médias nourrit de graves inquiétudes et constitue un nouvel appel au sursaut des gouvernements à travers le monde pour défendre le journalisme, un des piliers de la démocratie", a souligné le secrétaire général de la fédération Anthony Bellanger dans une déclaration.

La guerre en Ukraine, les troubles en Haïti de même que les enquêtes les organisations criminelles au Mexique sont des contextes qui ont contribué à une augmentation des cas, pointe la fédération installée à Bruxelles et qui représente environ 600.000 journalistes dans 146 pays.

Le groupe a aussi mis en garde contre une poussée de violence contre les journalistes en Colombie "qui menace de faire à nouveau de ce pays une zone de mort pour les journalistes et les professionnels des médias et de briser les perspectives de liberté des médias après l’accord politique qui a mis fin à des décennies de guerre civile sanglante".

Le pays qui s’est avéré le plus meurtrier pour la profession est l’Ukraine, avec 12 tués, mais la partie du globe la plus meurtrière est l’Amérique du Nord et Latine avec 29 morts.

Le report, publié la veille de la Journée internationale des droits de l’homme, montre aussi que la répression politique a fait son apparition en de nombreux endroits du globe en 2022, alors que 375 professionnels des médias – 10 de plus que l’an passé, sont actuellement en prison pour avoir tenté de faire leur travail. La plupart des incarcérations sont à déplorer en Chine, Myanmar, Biélorussie, Turquie et Russie.

"Ces sinistres chiffres jettent de sérieux doutes sur la volonté politique des gouvernements de faire face à des menaces aussi graves pour la liberté des médias", a encore déploré M. Bellanger. La fédération plaide pour "une action immédiate", de la part de la communauté internationale pour protéger les journalistes dans le monde. "L’absence d’action ne fera qu’encourager ceux et celles qui cherchent à supprimer la libre circulation de l’information et à saper la capacité des gens à demander des comptes à leurs dirigeants, notamment en veillant à ce que ceux et celles qui ont du pouvoir et de l’influence ne fassent pas obstacle à des sociétés ouvertes et inclusives", insiste le secrétaire général.

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