Reporters sans frontières (RSF) a publié ce 3 mai (Journée mondiale de la liberté de la presse) la 20e édition du Classement mondial de la liberté de la presse. La situation est jugée "bonne" dans seulement huit pays sur les 180 de ce classement et "plutôt bonne" dans 40 pays, dont la Belgique.
"En dépit d’un degré de confiance relativement élevé envers la presse", pointe RSF dans ce rapport annuel, "les journalistes belges subissent des violences […] lors de rassemblements, ainsi que des menaces en ligne fréquentes ciblant surtout les femmes". En toile de fond : la pandémie qui a mis en lumière le problème de la désinformation, avec la diffusion massive de contre-vérités par le mouvement anti-vaccin.
"On a constaté cette année une augmentation de la violence verbale, des intimidations, des menaces, mais aussi des agressions physiques contre les journalistes"
Un constat partagé par l’Association des Journalistes Professionnels (AJP). Sa secrétaire générale, Martine Simonis, précise : "on a constaté une augmentation de la violence verbale, des intimidations, des menaces, mais aussi des agressions physiques contre les journalistes. On a déposé plusieurs plaintes contre X cette année. Tout cela s’est déroulé en marge de différentes manifestations contre les mesures sanitaires".
Un contexte qui a renforcé la méfiance voire l’hostilité d’une partie de la population à l’égard des journalistes. "Ce qui est pour nous assez nouveau, par rapport aux années précédentes", ajoute Martine Simonis. Conséquence : les situations de tensions se sont multipliées pour les équipes de terrain, en Belgique comme ailleurs d’ailleurs. "Cette augmentation de la violence se voit partout en Europe, et on peut l’analyser à travers la polarisation de la société, la radicalisation de certaines idées se traduisant dans les faits par des actes de plus en plus violents".