L’antenne liégeoise d’Infirmiers de Rue existe depuis deux ans. Elle propose une prise en charge tant médicale que sociale avec comme objectif ultime une réinsertion durable des sans-abri. Elle passe d’abord par le logement. Or trouver un logement pour une personne sortant de la rue est difficile.
Infirmiers de Rue a pourtant réussi à se doter d’une première maison tremplin pour sans-abri grâce à un partenariat avec la coopérative immobilière à finalité sociale les Tournières. La maison appartient à cette dernière. Elle l’a entièrement rénovée. Un des bénéficiaires d’Infirmiers de Rue s’y installera dans quelques jours.
Jean-François Ramquet de la coopérative Les Tournières explique : "Dans le marché immobilier classique, les personnes sans-abri ne trouvent pas. C’est beaucoup trop cher et les propriétaires privés sont extrêmement réticents à leur proposer des logements. Dans le marché classique, ils ne trouveraient pas un logement de cette qualité à un loyer aussi faible. Il y a une préoccupation qui est grande de cette question. Il y a plusieurs initiatives, comme "Devenir propriétaire solidaire", la ministre de l’économie sociale, Christie Morreale, s’y montre aussi très sensible à travers différentes politiques, mais, en milieu urbain et au centre de Liège, les prix sont très chers."
Gaïd Prigent d’Infirmiers de Rue confirme : "C’est vrai que l’accessibilité au logement à Liège n’est pas évidente. On bénéficie de l’aide du capteur logement du Relais Social du Pays de Liège, parce qu’on est partenaires du Relais Social, donc grâce à lui, on a eu un logement. Il y a aussi la campagne "Devenir propriétaire solidaire", à l’initiative du Plan de cohésion sociale de la Ville de Liège. La force de cette campagne c’est vraiment de proposer un accompagnement administratif, social, financier du locataire et donc de rassurer le propriétaire privé qui met à disposition son logement. C’est hyperimportant qu’une coopérative immobilière à finalité sociale telle que Les Tournières participe à rendre le logement plus accessible à un public aussi précarisé que le nôtre. C’est un logement tremplin, il n’y a pas de date de fin. Donc ça va vraiment dépendre des envies, des besoins de la personne. Peut-être que la personne dans deux mois aura envie d’aller dans un autre quartier ou même de quitter Liège ou peut-être que ça durera un an.".
Et cette personne payera un loyer, adapté à ses moyens, ça fait aussi partie de la réinsertion.