Rester à Saint-Léonard : les syndicats policiers en ont les cheveux qui se dressent sur la tête, mais c’est cette décision qui sera appliquée. Le secrétaire d’Etat Mathieu Michel a visité le site de la police fédérale rue Saint-Léonard à Liège ce vendredi matin. Certains de ces bâtiments avaient été évacués pour des raisons de sécurité il y a peu de temps. Des fissures y étaient apparues. Le secrétaire d’Etat à la régie fédérale des bâtiments a décidé qu’il était possible d’adapter provisoirement certains immeubles du site de Saint-Léonard.
"Un état de délabrement important"
Entre l’ancien et le nouveau, le secrétaire d’Etat Mathieu Michel a tranché : ce sera l’ancien site avec une touche de renouveau qu’il admet bien nécessaire pour des bâtiments disparates et dégradés : "la situation ici n’est pas acceptable. On se rend compte que les bâtiments sont arrivés à un état de délabrement important. On doit réagir rapidement. A court terme, il y a des solutions que j’ai pu identifier ici avec les équipes.
Le résultat de la visite du secrétaire d’Etat, c’est que la police fédérale reste à Saint-Léonard. Il s’agira d’adapter des locaux vides et d’accélérer les travaux sur le site de Vottem où un déménagement futur - mais lointain - de la police fédérale est prévu.
Il y a [à Saint-Léonard] des espaces vides qui sont aux normes et qui peuvent accueillir des policiers assez rapidement. Mais il y a aussi des travaux qui sont en cours, qu’on doit accélérer, pour les mises en conformité, à la fois pour tout ce qui est conformité incendie, mais aussi les normes électriques, donc on est déjà en train de travailler dessus."
Des locaux "indignes"
Pourtant, "Il n’y a aucun corps de métier dans la cour" remarque Fabrice Discry, du syndicat SNPS. Des problèmes sur le site de Saint-Léonard, il n’y en a pas qu’un insiste Eddy Quaino pour la CGSP. Selon le syndicat socialiste, les conditions de travail des policiers fédéraux à Liège sont indignes : "trois bâtiments ne répondent plus aux normes de sécurité incendie, de gaz et d’électricité. Il y a clairement un danger. Il n’y a pas de cloisonnement, pas de système d’alarme incendie intégré. S’il se passait quelque chose aujourd’hui, on n’aurait pas la garantie de faire sortir tout le monde en sécurité."
Les blocs A et B de Saint-Léonard, qui avaient été évacués le 17 novembre dernier, présentent aujourd'hui des bureaux aux fenêtres allumées. "Deux ingénieurs en stabilité sont passés" précise Eddy Quaino. "Ces deux bâtiments avaient été fermés parce qu'on avait vu apparaître une série de fissures et des carrelages se sont soulevés sans raison dans les sous-sols. Les directeurs ont décidé de fermer les deux bâtiments. Mais les deux ingénieurs ont estimé qu'il n'y avait pas de risque pour la stabilité. Ils ont réouvert les bâtiments. Une série d'explorations vont être menées pour déterminer d'où cela vient."