Un monument de l’art lyrique nous a quittés aujourd’hui : la grande mezzo-soprano espagnole du 20e siècle, Teresa Berganza, s’est éteinte à l’âge de 87 ans.
Tout commence un 16 mars en 1933 à Madrid, où naît (par les pieds, signe de fort caractère !) la future diva. L’Espagne étant plongée dans la Guerre civile, Teresa connaît des temps difficiles lors de sa petite enfance son père a été prisonnier de guerre — mais l’amour de ses parents était si fort et plein que c’était une période de joie, malgré tout.
Son père était un grand érudit autodidacte de peinture, de littérature, et de musique. Autant qu’elle s’en souvienne, Teresa a toujours entendu du piano chez elle. Ce piano, c’était un cadeau de sa mère à son père, sur lequel il lui jouait Tosca. C’est lui qui racontait à la petite Teresa toute l’histoire de la musique, avec fantaisie et humour, comme si c’était des contes. A 6 ans, elle commence le solfège avec son père, et c’est le début de sa vie de musicienne. Sa maman aussi l’a inspirée. Les grands yeux noirs et sévères, elle avait une voix mais chantonnait distraitement, en faisant les tâches de la maison. Bercée de musique classique, le flamenco nourri aussi son enfance… Et elle le danse même ! Parce que Teresa, c’est une chanteuse mais c’est d’abord une musicienne passionnée. A 12 ans, elle rentre au conservatoire.