Sous le trait de crayon d'Ugo Bienvenu, la mythologie antique se frotte aux saveurs des mangas japonais. Une bonne idée quand on connaît le péché mignon du marché nippon : la French pop. L'histoire retient d'ailleurs les noms de Tahiti 80 ou Phoenix, deux groupes super stars au Japon à une époque où, en Belgique, il fallait encore tout prouver, souvent en début d’après-midi, au festival de Dour, devant un public clairsemé et, déjà, en état d'ébriété. "Le titre de l’album suggère un lien à la culture japonaise", confirme Charles de Boisseguin. "C'est un truc qui nous plaît. Moi, par exemple, je suis un grand amateur de city pop, un courant japonais qui mélange musiques traditionnelles, disco, funk et soft rock. J'adore les disques de Yellow Magic Orchestra, aussi. Mais si notre pochette évoque un manga, c'est purement fortuit. Au sein du groupe, nous la voyons plutôt comme un clin d’œil à Flash Gordon et à l'âge d'or des comics américains." En avril 2020, justement, L'Impératrice aurait dû caresser son rêve américain du côté de Coachella. Programmés à l’affiche du festival le même jour que Sleaford Mods, Run the Jewels, IDLES, Slowthai ou King Gizzard & The Lizard Wizard, les Français sont finalement restés à quai, du côté de la gare Montparnasse. "Désormais, tous nos espoirs se tournent vers 2022. Nous partirons alors aux U.S.A. Où il faudra non seulement défendre les chansons en concert, mais aussi apprendre aux gens à prononcer correctement notre nom de scène. L'Impératrice, c'est super dur à dire pour les Anglo-Saxons. Quand j’ai créé le groupe, je n’avais absolument pas songé à cette question d'exportation…"