Ce genre d’indicateurs a déjà été mis en place pour la prescription de médicaments, mais pour une opération c’est une première. "Cela s’inscrit dans une démarche qui est assez neuve, commente Jean Macq, professeur en santé publique à l’UCLouvain. L’Inami tente désormais de ne pas budgétiser les soins de santé uniquement en fonction de ce dont les professionnels, les organisations ont besoin mais aussi sur base de ce qu’on appelle des ‘objectifs de soins de santé’. L’idée, c’est de se donner des objectifs pour réduire des soins inappropriés et coûteux, et de pouvoir allouer l’argent économisé à d’autres soins plus appropriés."
En l’occurrence, en 2019, 32.254 méniscectomies ont été pratiquées en Belgique, dont 58,8% sur des patients de plus de 50 ans. Cela représente 4,93 millions d’euros. Il est cependant difficile d’évaluer les économies qui pourraient être réalisées, puisque d’autres soins seront nécessaires à la place des opérations.
L’Inami a d’autres interventions dans le viseur. Une nouvelle loi lui permet, ainsi qu’à Sciensano et au Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), de proposer des indicateurs au Conseil National de Promotion de la Qualité. S’ils sont acceptés, ils sont publiés au Moniteur belge. C’est ce qui s’est passé le 17 avril dernier pour les méniscectomies. L’Inami a introduit d’autres dossiers, qui devraient atterrir dans les prochains jours.