À quelques jours de la sortie d’une proposition de règlement européen sur le recours aux pesticides dans l’agriculture, un rapport de l’ONG “Corporate Europe Observatory”, observatoire européen des lobbies, décrit les tactiques de lobbying de cette industrie pour contrer les ambitions de l’Union européenne pour la biodiversité.
À quel point la Commission européenne imposera-t-elle une baisse de l’utilisation des pesticides ? La réponse devrait tomber le 23 mars prochain, jour de sortie de sa proposition législative sur l’usage de ces produits dans l’Union Européenne. Selon son plan stratégique "De la ferme à la fourchette", un des piliers du Green Deal, l’Union ambitionne de protéger les écosystèmes et la santé publique en réduisant l’usage de ces pesticides de 50% d’ici 2030.
À quelques jours de l’échéance, l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO), observatoire européen des lobbies, se demande si la Commission va confirmer ou raboter cet objectif. Dans un rapport intitulé "Un lobby sonore pour un printemps silencieux", l’ONG conclut à une activité intensive de lobbying de l’industrie des pesticides ces derniers mois, dont le groupe d’influence CropLife et ses principaux membres Bayer, BASF, Syngenta et Corteva. Quatre entreprises qui représentent "environ deux tiers" d’une industrie valant "près de 53 milliards d’euros". L’autrice du rapport, Nina Holland, détaille plusieurs méthodes de ce lobbying.