Il y a des traces d’amiante dans 75% des murs enduits de plâtre de la caserne principale des pompiers de Liège.
La caserne Ransonnet date des années 1970. Pour pouvoir réaménager les dortoirs, l’Intercommunale d’Incendie de Liège et Environs a dû faire procéder en février dernier à des essais "destructifs". Ce sont eux qui ont permis de découvrir des fibres d’amiante dans les enduits de finition de nombreux murs. "Contre toute attente", affirme la direction. Mais du côté syndical, la présence d’amiante est soupçonnée depuis des années.
Misikir Corhay, le président de la délégation CGSP, déclare : "Ce qui nous met particulièrement en colère, c’est que nous attirons depuis des années l’attention de la direction sur la problématique de l’amiante. On nous disait que, quelque part, nous serions le seul bâtiment liégeois des années 70 qui aurait été épargné par l’amiante. Evidemment, ça n’avait strictement aucun sens. Les ouvriers ont effectué toutes sortes de travaux sans protection. Qu’est-ce qu’on va leur dire, maintenant ? "Voilà un cierge et un chapelet. Et on espère qu’il ne vous arrivera rien.". C’est tout à fait inadmissible.".
Les rapports "n'attestaient pas" de présence d'amiante
L’intercommunale d’incendie explique avoir respecté toutes ses obligations légales relatives au contrôle de l’amiante. Son président, Michel Faway relève : "Pour nous, il n’y avait pas d’amiante puisque nous avons les rapports qui en attestent. Et quand on a, par exemple, trouvé de l’amiante dans le cadre des ascenseurs, là, tout de suite, nous avons pris des mesures pour éliminer l’amiante.". C’était en 2019, lors d’un inventaire complet, réalisé par un organisme agréé. Il a identifié 25 applications d’amiante dans la caserne. Elles ont été traitées, mais comme l’explique Jonathan De Simone, responsable logistique adjoint : "Lors d’un inventaire, on recherche des applications technologiques. Mais les fibres d’amiante dans du plâtras, ce n’est pas une application technologique. C’est probablement une initiative du plafonneur de l’époque.".
La direction a informé les instances concernées et son personnel. Elle a interdit l’accès à certains locaux, soit parce que le plafonnage y était fort dégradé, soit parce que des traces d’amiante y ont été trouvées. "Nous allons maintenant, dans l’urgence, procéder au nettoyage des zones où on a identifié qu’il y avait des fibres d’amiante et à la réparation des plâtras qui continuent à s’abîmer", explique Jonathan De Simone.
Depuis des années, l’Intercommunale d’Incendie de Liège et Environs se demande si elle doit rénover sa caserne principale ou déménager. La présence d’amiante va évidemment peser sur sa réflexion, une réflexion qu’elle souhaite accélérer.