Timo Werner doit s’en mordre les doigts. La star offensive de l’Allemagne, c’était lui. Enfin, ça devait être lui. Parce que des buts, il en enquillait et que, malgré quelques critiques sur son efficacité, son bilan avec la Mannschaft était plus qu’honorable (24 buts en 56 sélections). Et puis, cette blessure, juste avant le Mondial, qui le prive du Qatar et prive Hansi Flick, le sélectionneur allemand, de son seul vrai attaquant de pointe.
Douche froide en Allemagne. Quelques sourcils qui se lèvent au moment où Flick décide d’appeler un certain Niclas Füllkrug en renfort. Un honnête attaquant certes, doté de vraies qualités de buteur, mais qui frôle les 30 ans et végétait encore en D2 allemande quelques mois plus tôt avec le Werder Brême.
Est-ce lui le successeur tant attendu de Miroslav Klose, dernier vrai tueur de la Mannschaft ? Les supporters sont sceptiques, la presse aussi. Fullkrug, lui, sait d’où il vient. Et il savoure. Rares sont les joueurs qui font leurs débuts en équipe nationale à l’aube d’un grand tournoi. Il dispute 45 minutes lors du dernier match de préparation face à Oman. Son bilan ? Le but de la victoire (0-1) et le record du plus vieux débutant en équipe nationale… de l’histoire.
Et en parlant d’histoire, celle de Füllkrug, justement, est en marche. Quelques étoiles dans les yeux au moment de monter sur la pelouse contre le Japon. 11 minutes, suivies d’une vingtaine de minutes, dans la foulée, dans un match déjà couperet et éliminatoire contre l’Espagne. Heureusement, la pression, Füllkrug la digère visiblement plutôt bien. Un ballon qui traîne. Une frappe de mule dans la lucarne. Son premier but en équipe nationale. Un partage arraché au bout du suspense contre l’Espagne. L’Allemagne est toujours en vie. Grâce à son invité surprise. L’homme qui ne devait pas être là. Mais qui aura fait ce qu’il fait de mieux : marquer.