"Je peux voir comment une artiste peut être spoliée, frustrée", scande la rappeuse londonienne Little Simz sur No Thank You, album surprise et marquant de cette fin d’année, bras d’honneur au business musical.
Gagner la prestigieuse récompense britannique du Mercury Prize en octobre ne l’a donc pas assagie, à 28 ans.
Le titre de son précédent album, Sometimes I Might Be Introvert, pour lequel elle a été encensée, n’était donc pas à prendre au pied de la lettre ("Parfois, je peux être introvertie").
Dès Angel, titre d’ouverture de No Thank You ("Non Merci"), la Londonienne aux racines nigérianes déverse sa bile sur les faux-semblants de l’industrie musicale.
"Je peux voir comment une artiste peut être spoliée, frustrée/Ils s’en foutent si tu es au bord du gouffre psychologiquement/Tant que tu remplis la feuille de paie de quelqu’un […] Yeah, je refuse d’être sur un navire négrier", entend-on dans son flow imparable.
"Little Simz me fait penser à Kae Tempest (artiste britannique en vue), pas sur la partie instrumentale mais sur le flow, extrêmement dense. Ce sont des artistes qui se racontent. La rébellion, clairement, est de leur côté", commente pour l’AFP Luc Broussy, directeur de la revue musicale Magic.