La commission d'enquête créée au sein du Parlement européen pour faire la clarté sur l'utilisation par les gouvernements de logiciels espions de surveillance (Pegasus, Predator,...) a exprimé jeudi sa frustration face à la non-coopération des États.
Active depuis près d'un an, la commission a effectué des missions sur place (Hongrie le mois dernier, Israël, Grèce, Chypre, Pologne), échangé avec de nombreux acteurs, journalistes, experts, victimes, et boucle actuellement son rapport, qu'elle devrait voter le 25 avril. Mais elle estime que les gouvernements nationaux étaient les grands absents des débats, eux qui sont justement accusés, pour certains, d'utiliser de manière abusive des logiciels espions pour surveiller leurs citoyens.
"On a échangé avec plus de 180 interlocuteurs. Mais depuis la création de la commission (avril 2022, NDLR), deux acteurs n'ont selon moi pas rempli leur devoir de coopération sincère et loyale: les États membres et la Commission", a lancé le président de cette commission "Pega", le Néerlandais Jeroen Lenaers (PPE), dans l'hémicycle du Parlement européen. Manque de "coopération sincère et loyale", tel que repris dans l'intitulé du débat, "c'est du langage européen pour du 'stonewalling' (mur de silence, NDLR) ou même une omerta", a précisé sa compatriote de Renew Sophie in 't Veld, auteure du projet de rapport et de recommandations.