Maurice Schweitzer fait, lui une distinction entre les fleurons de la nouvelle économie, dont les salariés sont plus diplômés que la moyenne et souvent capables de travailler de n'importe où, et les sociétés plus traditionnelles, parfois implantées dans des régions plus conservatrices. Ces dernières ont souvent des salariés moins mobiles et moins qualifiés, dont l'influence vis-à-vis de leur employeur est souvent plus limitée.
"C'est une raison essentielle pour laquelle les boîtes de la tech, par exemple, vont bouger" sur le sujet de l'avortement.
"'D'autres vont essayer de rester à l'écart."
Contrairement à certains précédents, les firmes qui ont pris parti publiquement ont globalement échappé au retour de bâton : appels au boycott ou campagnes de dénigrement.
Le sénateur républicain Marco Rubio a bien déposé une proposition de loi qui empêcherait les entreprises de bénéficier d'abattements fiscaux sur leurs dépenses liées à la prise en charge des déplacements pour une IVG mais elle a peu de chances d'aboutir.
"Les gens qui veulent restreindre l'accès à l'avortement sont une minorité et il semble qu'ils soient en train d'enregistrer des victoires en ce moment", analyse Maurice Schweitzer. "Je ne suis donc pas surpris que (les conservateurs) soient plutôt calmes."