Il paraît qu’il avait une personnalité assez explosive, un sens extraordinaire du swing, et soulevait les passions de ses fans, qui avaient l’habitude de casser les fauteuils à l’Olympia, alors que lui-même pouvait parfois brutaliser micros et pianos !
Mais entre tout cela, Gilbert Bécaud — alias Monsieur 100.000 volts — compose L’opéra d’Aran, créé en 1962 au Théâtre des Champs-Elysées. A 35 ans, Gilbert Bécaud est une star de la chanson à la renommée internationale. Il est un excellent musicien, complet et doué. Il a étudié au conservatoire de Nice, le piano et l’harmonie. Il écrit d’ailleurs la musique de la plupart de ses chansons.
En 1957, au moment où il enflamme l’Olympia, il décide de se lancer dans un projet rêvé depuis longtemps, la composition d’une œuvre de grande envergure, un opéra ! L’idée germera d’ailleurs pendant le tournage en 1956, du film de Marcel Carné Le pays d’où je viens.
Peu avant, il était déjà sorti de sa "zone de confort" en composant un conte musical, une cantate de noël L’enfant à l’étoile, qui sera d’ailleurs retransmise à la télévision en 1960. Avec ce projet grandiose de composition d’opéra, il renoue avec l’écriture lyrique et symphonique. Naissent alors les premières notes de L’opéra d’Aran. Sur son piano, il imagine des ambiances, des univers, des personnages.