C'est un dossier qui refait surface à la faveur de l'enquête publique qui a démarré : un projet de lotissement, à cheval sur les communes de Mont-Saint-Guibert et de Court-Saint-Etienne, sur lequel un promoteur souhaite construire 120 maisons individuelles. Seulement voilà, le permis date de 1993 et les critères en matière d'urbanisme et d'environnement ont radicalement changé.
Construire 7 logements à l'hectare, c'était une pratique courante en 1993. Artificialiser les sols, cela ne préoccupait pas grand monde. A l'époque, les conseils communaux des deux communes concernées avaient donc délivré un permis d'urbanisation pour les 14 hectares de prairies et de zones boisées situées de part et d'autre du chemin de Beaurieux. La Société brabançonne de développement espérait donc y bâtir 120 logements individuels. Pendant 30 ans, ce projet est resté dans les cartons mais il en est ressorti il y a deux ans puisque le propriétaire, Emmanuel Busetti a souhaité mettre enfin son projet à exécution, faisant valoir que les terrains à bâtir étaient rares en Brabant wallon et que la demande était donc avérée.
Le problème, c'est que 30 années ont passé, l'écologie est passée par là et les critères d'urbanisation n'ont plus grand chose à voir avec ceux en cours dans les années 90. Les communes ne sont donc pas favorables à la création de ce lotissement, même si le permis est toujours valide, comme l'explique Julien Breuer, le bourgmestre de Mont-Saint-Guibert:
" Si la question de la légalité du permis est tranchée, cela a étudié par la Région wallonne, d'autres questions juridiques se posent et elles sont analysées par la commune en ce moment. Il s'agit par exemple de savoir si l'acte de 1993 n'est pas entaché d'irrégularités. Par ailleurs, ce serait quand même étonnant, qu'il n'y ait aucun moyen pour la Région wallonne d'éviter ce type d'urbanisation, surtout quand tous les niveaux de pouvoir sont clairement conscients que nous devons lutter contre l'artificialisation des sols."
Alors construira, construira pas? En tout état de cause, ce sera à la Région wallonne d'apprécier la pertinence du projet " Jaurdinia". Elle tiendra compte, notamment, des résultats de l'enquête publique qui a démarré ces jours-ci.