Louise, Gaston, Jules… Pourquoi certains vieux prénoms reviennent-ils à la mode ?

Le fossé entre les générations se marque dans de nombreux aspects du quotidien. Et notamment dans le choix des prénoms donnés aux bébés : "Si vous avez aujourd’hui 50, 60, 70 ans, vous remarquerez que, dans la plupart des cas, vos prénoms, ne sont plus du tout à la mode, ils sont has been." explique Nicolas Evrard "vous pouvez faire le tour des maternités, parmi les bébés, vous croiserez très peu de Jean-Luc et de Jeanine, alors que c’était assez courant dans les années 50."

Louise, Gaston, Jules… Les vieux prénoms qui reviennent à la mode

Il y a un phénomène cyclique dans la mode des prénoms. Assez régulièrement, certains vieux prénoms reviennent sur le devant de la scène, mais il faut un certain laps de temps. Jules et Gaston par exemple, étaient des prénoms très à la mode jusque dans années 1910-1920. Mais aujourd’hui, quasiment toutes les personnes de cette génération sont décédées.

Finalement, les prénoms, c’est un peu comme les baskets des années 70 : ce n’est qu’à partir du moment où plus personne ne les porte que ça peut redevenir tendance !

Résultat, pour les personnes âgées de 50, 60 ou 70 ans et qui ont connu des vieilles personnes qui portaient ce prénom, ça peut sonner un peu vieillot. Mais ce n’est pas le cas des leurs enfants ou de leurs petits-enfants, pour qui ces prénoms sont plutôt "vintage". Nicolas Evrard explique : "Finalement, les prénoms, c’est un peu comme les baskets des années 70 : ce n’est qu’à partir du moment où plus personne ne les porte que ça peut redevenir tendance" !

Il existe également plein de nouveaux prénoms. Chaque année, plus de 3000 prénoms différents sont donnés aux nouveau-nés. Or, sur plus de 110.000 naissances, les prénoms les plus tendance ne sont donnés que 300 à 600 fois par an. C’est en partie dû à un changement de la loi : depuis 1987, à quelques exceptions près, on peut donner n’importe quel prénom à un enfant.

Si aujourd’hui, vous avez parfois l’impression que certains parents donnent des prénoms farfelus à leurs enfants, ce n’est pas uniquement dans le but de choquer. C’est aussi parce que l’utilisation que nous faisons du prénom a changé depuis 20-30 ans. Pendant une grande partie du XXe siècle, le prénom, était quelque chose d’assez intime. On l’utilisait dans la famille, et c’était à peu près tout.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. D’une certaine façon, le prénom a repris le rôle du nom de famille : celui de distinguer les individus. " Aujourd’hui, quand des parents choisissent un prénom, ils essayent de trouver un truc pas trop courant, en espérant que leur Féline ou leur Tina soit la seule à s’appeler comme ça" ajoute Nicolas Evrard.

Mila, Léna, Lisa… La mode des prénoms en "a"

Il est également question ici, d’une affaire de génération. Chaque génération a sa petite terminaison fétiche. On a eu les "ette" de Hughette, les "ine" de Jeannine, les "ie" de Sophie. Aujourd’hui, ce sont les terminaisons en "a" qui donnent une petite teinte moderne à un prénom. La modernité se marque aussi dans la brièveté des prénoms. On ne voit pratiquement plus de prénoms composés. Alors que dans les années 50, il y en avait énormément.

Pour un nouveau grand-parent, ça n’a donc rien d’alarmant de trouver le prénom de son petit-fils moche, vieillot, ou bizarre. Pas de panique, ne culpabilisez pas, ça n’a rien d’anormal. "Et puis de toute façon, vous allez vous y faire très rapidement" termine Nicolas Evrard.

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