Brabant wallon

Louvain-la-Neuve : le stand TotalEnergies chahuté par des étudiants activistes aux Journées de l’Industrie

L’action-surprise des étudiants activistes a quelque peu embarrassé les représentants de TotalEnergies, aux Journées de l’Industrie, à Louvain-la-Neuve.

© RTBF jch

Une quinzaine d’étudiants issus de plusieurs facultés de l’UCLouvain se sont invités par surprise aux Journées de l’Industrie, ce jeudi après-midi, sur le parking Sainte-Barbe, à Louvain-la-Neuve.

Cible de cette action de désobéissance civile : le stand de TotalEnergies, la célèbre multinationale française, venue recruter de futurs potentiels collaborateurs, à l'instar d’autres entreprises industrielles présentes à ce salon.

Calicots en main, vêtus de combinaisons rouges, porte-voix à l'appui, les jeunes défenseurs de l’environnement ont distillé haut et fort une série de messages dénonçant ce qu'ils appellent le "greenwashing de TotalEnergies".

"Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est pour nous opposer à la venue de TotalEnergies sur notre campus", vocifère une jeune activiste, sous le regard médusé des nombreux visiteurs du salon.

"Il sera demandé aux personnes qui viennent d’entrer de manière inopinée et non permise, de sortir", rétorque l’organisateur par le biais de la sono installée dans le chapiteau. Pendant une vingtaine de minutes, les activistes ont néanmoins pu développer leurs messages, sans heurts et sans intervention du service de sécurité.

 

Eacop, un projet pétrolier très contesté

Eacop, East African Crude Oil Pipeline Project, un projet jugé "climaticide" par les défenseurs de l’environnement.
Eacop, East African Crude Oil Pipeline Project, un projet jugé "climaticide" par les défenseurs de l’environnement. © RTBF jch

Eacop, acronyme de "East African Crude Oil Pipeline Project", est un énorme projet pétrolier porté par TotalEnergies, en Ouganda et en Tanzanie. Jugé "climaticide" par les défenseurs de l’environnement, "ce projet, s’il est mené à terme, mettrait en place le plus grand oléoduc (pipeline en anglais) chauffé jamais construit", explique le collectif d’étudiants défenseurs de l’environnement. "Des ONG, des scientifiques, des institutions internationales contestent ce projet néfaste pour le climat et pour les réserves naturelles en Afrique", souligne Louis, un des militants étudiants.

Autre grief des étudiants : le profit énorme engendré par la multinationale, l’an dernier. "De nombreux citoyens ont du mal à payer leur facture à cause de la crise énergétique", explique Valentine, autre activiste. "Mais TotalEnergies, comme d’autres géants des énergies fossiles, engrange des bénéfices énormes depuis le début de la guerre en Ukraine. Elle a même enregistré le bénéfice le plus important de son histoire, soit 19,1 milliards d’euros pour l’année 2022! Et quand l’entreprise dit qu’elle investit dans les énergies renouvelables, cela reste un investissement minoritaire !"

 

Réactions timides

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Visiblement embarrassés par l’action surprise des militants, les organisateurs des Journées de l’Industrie nous ont livré un bref commentaire : "Notre rôle, c’est de présenter un panel d’entreprises le plus large possible aux étudiants", explique Nicolas, porte-parole du CCII, l’asbl Contact Cercle Industriel Industries. "Nous estimons que les étudiants seront aptes et pourront décider en âme et conscience du choix de l’entreprise qu’ils voudront rejoindre. Je ne ferai pas d'autres commentaires".

De son côté, l’UCLouvain estime ne pas avoir à intervenir dans le choix des entreprises invitées par l’organisateur du forum.

Quant au porte-parole de TotalEnergies, Tom Claerbout, il soutient que "son entreprise s’investit beaucoup dans la transition énergétique" et qu’il convient de ne pas faire une caricature de la multinationale.

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