Décidément, la réalisatrice marocaine Maryam Touzani aime ausculter des tabous de son pays d’origine. Après "Adam", qui s’attachait au destin "scandaleux" d’une fille-mère, la voici qui traite de l’homosexualité.
Le mot n’est jamais prononcé dans "Le bleu du caftan", et si Halim rencontre des hommes au hammam, la réalisatrice reste très pudique pour évoquer la nature de ces rencontres. Pudeur est d’ailleurs le mot qui s’impose pour définir son style : Touzani filme des regards, des mains qui se frôlent sur les tissus à l’atelier…
C’est à la fois la force de son film – qui conserve toujours une certaine élégance – et sa faiblesse – car sa narration en permanence allusive, dans son systématisme, génère un peu de monotonie. Mais on soulignera les prestations de Saleh Bakri (Halim) et de Lubna Azabal (Mina).
Comment Lubna Azabal et Maryam Touzani se sont-elles entendues pour jouer ce non-dit, ce "sous-titre" dans cette histoire ? Les réponses dans leur interview intégrale.