L’UCLouvain vote un plan Transition et renforce encore ses actions pour le climat

Un Œil sur demain

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A quelques jours du début de la conférence mondiale pour le climat, la COP26, l’UCLouvain passe à la vitesse supérieure et lance un vaste plan Transition 2021-2026. Il comporte trois axes : la recherche, l’enseignement et le développement d’un campus durable. "Pour chacune de ces dimensions, nous avons des objectifs concrets", explique Marthe Nyssens, prorectrice à la transition. "Nous devons conscientiser et former nos étudiants aux défis de la transition parce qu’ils seront les acteurs, les actrices de demain que ce soit dans les entreprises, le secteur marchant et non marchant. Ce que nous faisons pour l’instant, c’est accompagner les personnes en charge des programmes de cours pour voir comment intégrer les compétences nécessaires au développement durable dans chaque formation !"

Pour Marthe Nyssens, prorectrice à la transition, il y a urgence et le monde universitaire doit être l’un des acteurs du changement.
Pour Marthe Nyssens, prorectrice à la transition, il y a urgence et le monde universitaire doit être l’un des acteurs du changement. © RTBF-Grégory Fobe

L’Ecole polytechnique de l’UCLouvain en guerre contre l’obsolescence programmée

Ce plan Transition renforce des actions déjà très concrètes menées par exemple au sein l’Ecole polytechnique où enseigne Jean-Pierre Raskin. Il est spécialisé dans la microélectronique : "Nous avons effectivement la volonté d’aborder ces questions et notamment celle de l’économie circulaire à travers des cours, des projets, des mémoires et maintenant même des thèses de doctorat".

Parmi les recherches réalisées dans les laboratoires de la faculté, il y a celles de Margo Hauwaert. Cette doctorante s’intéresse aux biocapteurs qui peuvent par exemple être utilisés pour les tests Covid. Le dispositif mobile permet d’obtenir très rapidement des résultats sans devoir passer par un laboratoire. Seul problème : la partie électronique du testeur une fois utilisée est contaminée et doit être jetée. Le défi est donc d’anticiper ce qui pourra être réutilisé dès la conception du capteur. Le papier dont l’impact environnemental est relativement faible sera par exemple privilégié pour les parties jetables.

 

Margo Hauwaert mène des recherches pour réduire les parties jetables des biocapteurs utilisés par exemple pour réaliser et analyser des tests COVID directement sur le terrain.
Margo Hauwaert mène des recherches pour réduire les parties jetables des biocapteurs utilisés par exemple pour réaliser et analyser des tests COVID directement sur le terrain. © Tous droits réservés

Antoine Percy lui est en Master 2 ingénieur civil électricien. Dans le cadre de son mémoire, il travaille sur la récupération de puces électroniques pour leur donner une nouvelle vie : "L’enjeu est important. Il faut savoir que 30% de l’impact environnemental d’un téléphone est lié à ces composants et bien souvent, ils sont encore en très bon état quand ils sont jetés."

L’Openhub et sont RepairStudio pour redonner une seconde vie aux appareils électroniques

Si les projets foisonnent dans les ateliers de l’Ecole polytechnique, ils sont aussi très nombreux au sein de l’OpenHub. Cet espace a pour vocation de mettre en relation le monde universitaire, les citoyens et les entreprises. Il accueille notamment le RepairStudio où il est possible de venir faire réparer ses électroménagers et des appareils électroniques en tout genre. Nicolas est étudiant ingénieur civil. Il fait partie de l’équipe des réparateurs via un kot à projet : "De plus en plus de personnes ont conscience des problèmes liés à l’obsolescence programmée et de l’importance de favoriser l’économie circulaire. Le RepairStudio est une belle vitrine ! Ça permet aussi de parler de toutes les initiatives qui y sont liées !".

Parfois, il suffit de rebrancher un fil mais ça n’est pas toujours le cas. Les pièces de rechange peuvent être difficiles à trouver. Certaines sont alors modélisées et reproduites sur des imprimantes 3d.

Un projet lancé au sein de l’OpenHub et réalisé dans le cadre d’un mémoire a également permis de mettre au point un circuit électronique simplifié pour remplacer celui d’origine. "La plupart du temps, les fabricants ne nous donnent pas accès aux plans", précise Jean-Pierre Raskin. "Nous allons alors essayer de développer une pièce qui aura la même fonctionnalité mais on peut aussi l’adapter en fonction des besoins. Si on prend l’exemple d’une machine à laver qui aurait 20 ou 25 programmes. On peut se contenter des quatre les plus utilisés par les consommateurs. Dans ce cas de figure, il suffira de programmer un microcontrôleur d’une valeur d’une trentaine d’euros pour redonner une deuxième vie à la machine à laver."

L’OpenHub abrite notamment le RepairStudio où les objets électriques et électroniques peuvent être réparés.
L’OpenHub abrite notamment le RepairStudio où les objets électriques et électroniques peuvent être réparés. © RTBF-Grégory Fobe

L’enjeu des recherches menées à l’UCLouvain pour lutter contre l’obsolescence programmée et défendre une économie circulaire est capital sachant que 80% des cas, l’appareil électrique ou électronique en panne est réparable. Trop souvent, ces objets sont jetés ou dans le meilleur des cas recyclés. Cette dernière option a le mérite d’exister mais elle est complexe, coûteuse, très énergivore et peu retable vu les coûts extrêmement faibles de l’extraction des matières premières dans les pays du Sud.

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