Ludivine Henrion admirative de Lotte Kopecky, la reine du printemps cycliste : "Je lui donne 9,5/10, on n’est pas loin de la perfection"

Au-delà de ses trois succès, la coureuse de la Team SD Worx a fait preuve d’une exceptionnelle régularité, en montant sur la deuxième marche du podium aux Strade Bianche et ce dimanche à l’Amstel, les deux fois derrière sa coéquipière néerlandaise Demi Vollering. Sur Paris-Roubaix, Kopecky s’est classée septième, un résultat qu’elle considère elle-même comme le seul "point noir" de son printemps. Et cette septième place s’explique notamment par une chute ayant impliqué toutes les favorites. Un fait de course qui l’a sans doute privée d’un nouveau résultat encore plus remarquable. "Je pense que s’il n’y a pas la chute avec les favorites, elle rentre sur le groupe de tête et on a une tout autre course, donc c’est sûr que pour moi c’est la meilleure, et pas que pour moi à mon avis !", estime Ludivine Henrion. La régularité de la Belge la place en tout cas en tête du classement World Tour (1560 points), avec une avance confortable sur Lorena Wiebes, deuxième (1164).

Interrogée sur les points sur lesquels Lotte Kopecky a le plus progressé depuis la saison dernière, Ludivine Henrion pointe d’ailleurs l’influence de la présence de Lorena Wiebes au sein de la Team SD Worx. "Je pense que le fait qu’il y ait Wiebes dans son équipe l’oblige à attaquer, et je pense qu’elle s’est rendu compte de beaucoup de choses en devant attaquer. Le fait qu’elle arrive toute seule assure la victoire et il y a beaucoup moins d’enjeu dans les derniers mètres. Et on savait bien qu’elle savait bien rouler toute seule, en chrono par exemple, mais là c’est clair qu’elle a toujours choisi les bons moments pour partir. Dans le Tour des Flandres, elle les sort une à une de la roue et ça prouve que c’est la plus forte."

Pour Ludivine Henrion, un printemps aussi exceptionnel est bien compliqué à reproduire. "Je pense que ça va être compliqué de refaire un printemps comme ça. Souvent, quand on fait une telle bonne année, l’année suivante est beaucoup plus compliquée. On le voit avec Annemiek van Vleuten cette année, qui n’est pas invisible mais pas loin et qui avait fait une année presque parfaite l’année passée."

Avant de se projeter sur 2024, l’essentiel pour Kopecky sera de bien gérer sa forme en vue de la suite de la saison, avec les Mondiaux de cyclisme sur route de Glasgow en ligne de mire début août. Une épreuve sur laquelle notre compatriote peut espérer briller. "Elle sera attendue au tournant, elle va être dans les favorites, voire LA favorite, explique Ludivine Henrion.

"On va voir comment elle va digérer ces classiques de printemps car c’est bien d’être en forme mais il faut pouvoir récupérer au bon moment. Maintenant elle va enchaîner avec la piste aussi, il faudra voir comment cet enchaînement va se passer parce que l’année dernière, elle avait quand même déjà fait une grosse saison de classiques de printemps et après, elle avait eu plus de mal en juillet. C’est quelqu’un qui est toujours bien en début de saison, puis qui a un petit creux, puis qui revient en fin de saison, comme on l’a vu l’année passée avec les championnats du monde. Ici, les championnats arrivent plus tôt (ils avaient eu lieu fin septembre l’année dernière, ndlr), donc c’est quelque chose qu’il faut pouvoir gérer", conclut notre consultante.

Après un printemps exceptionnel, l’été réserve donc sans doute lui aussi son lot de belles histoires à Lotte Kopecky.