Les actionnaires de Lufthansa, premier groupe de transport aérien européen, ont approuvé jeudi lors d’une assemblée générale le plan de sauvetage de 9 milliards d’euros face au coronavirus
Ce plan prévoit le retour de l'Etat allemand au capital de la compagnie, à hauteur d'au moins 20%, pour la première fois depuis la privatisation complète de la compagnie en 1997. La Commission européenne, gardienne de la concurrence, a annoncé dans la matinée qu'elle validait pour sa part le projet, insistant sur les conditions acceptées en contrepartie.
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Lufthansa s'est engagée à mettre à disposition" de ses concurrents des créneaux horaires dans ses aéroports pivots de Francfort et de Munich, a expliqué la vice-présidente de la Commission, Magrethe Vestager.
Un vote incertain
L'issue de ce vote était longtemps restée incertaine car le principal actionnaire actuel, le milliardaire allemand Heinz Hermann Thiele, qui détient 15,5% du capital, avait menacé de s'y opposer. Finalement, dans une interview publiée mercredi soir par le quotidien FAZ, il a fait savoir qu'il l'approuverait, tout en réclamant une "restructuration" rapide de la compagnie.
La pandémie du coronavirus a entrainé chez Lufthansa l'arrêt quasi-total des opérations passagers; au pic de la crise, le groupe perdait 1 million d'euros par heure. Mais même en bénéficiant de l'aide publique, la suite s'annonce compliquée car le redémarrage ne sera que très progressif: en septembre, il prévoit une offre toujours inférieure de 60% à la normale.
Lufthansa veut supprimer 22.000 emplois
Pour s'adapter à cette baisse prolongée, Lufthansa veut supprimer 22.000 emplois équivalent temps plein, soit 16% des effectifs mondiaux, dont la moitié en Allemagne, et négocie à cet effet avec les syndicats. Mercredi soir, un premier pas a été franchi, avec un accord sur 500 millions d'euros d'économies entre direction et syndicat du personnel navigant.
En Belgique, la direction et les syndicats de Brussels Airlines ont conclu un accord de principe mercredi sur la restructuration du transporteur annoncée le mois dernier. Le nombre de licenciements effectifs n'est pas encore connu. La suppression jusqu'à 1.000 postes, soit un quart des effectifs avait été annoncé comme nécessaire pour garantir la compétitivité de Brussels Airlines.