Arrivé au Standard le 7 octobre dernier, Luka Elsner s’apprête déjà à retrouver Courtrai, son ancienne équipe, ce samedi à Sclessin. Même s’il veut éviter le côté émotionnel, cette rencontre est évidemment particulière pour le Slovène. Il faut dire que son départ n’a toujours pas été digéré par les dirigeants du club flandrien qui ont introduit une procédure en justice contre le Standard. Quoi qu’il en soit Luka Elsner préfère se focaliser sur le volet sportif Depuis qu’il a posé ses valises en bord de Meuse, il n’a obtenu que deux partages en championnat (2-2 face à OHL et 1-1 au Cercle de Bruges), suivis d’une qualification au petit trot en coupe de Belgique, 0-1, sur le terrain de la modeste équipe de Mouscron, lanterne rouge de D1B. Avant d’affronter Courtrai, Luka Elsner n’a toutefois éludé aucune question. Le coach du Standard semble serein, du moins en apparence…
Luka Elsner, avant d’évoquer le match face à Courtrai, quels enseignements avez-vous tiré de la victoire décrochée cette semaine à Mouscron ?
"Je retiens tout d’abord la qualification dans un contexte qui n’est jamais simple en coupe. On a pu le voir dans d’autres matches où les favoris ont rencontré des problèmes face à des équipes moins bien cotées, voire des rencontres qui se sont soldées par des surprises. Cela dit, nous avons également connu quelques difficultés mais je trouve que nous avons bien maîtrisé notre tâche défensive. Je tiens aussi à souligner la bonne mentalité affichée par le groupe. Et puis, grâce à cette victoire, que le Standard attendait depuis plusieurs semaines, la confiance est de retour dans l’équipe. J’ai vu à nouveau des accolades après le match et des sourires le lendemain à l’entraînement. J’espère que cette victoire en coupe va nous libérer et nous booster pour la suite de la saison."
Justement, le prochain adversaire du Standard sera Courtrai, ce samedi à Sclessin. Une équipe qui n’a plus de secrets pour vous ?
"Vous avez raison. C’est vrai en grande partie. En tout cas, en ce qui concerne les joueurs. Maintenant, il y a un nouveau coach à Courtrai, Karim Belhocine, qui a imprimé sa griffe depuis son arrivée. Je m’attends donc à certaines modifications avec une nouvelle méthodologie imposée par mon successeur au KVK. En tout cas, j’ai une bonne connaissance du noyau mais l’inverse est vrai aussi. Les joueurs de Courtrai me connaissent bien. Ils ont travaillé sous mes ordres et ils savent dès lors comment je réfléchis (sourire)…"
C’est Standard – Courtrai et pas un match Elsner – Courtrai
Ce n’est donc pas un match comme les autres en ce qui vous concerne ?
"Ce n’est pas un match comme les autres, certes mais je ne suis pas la figure principale de cette rencontre. C’est le Standard qui joue contre Courtrai et pas Elsner qui joue contre Courtrai. Je me suis toutefois préparé à cette rencontre tout en prenant un certain recul sur le plan émotionnel. Je ne tiens pas à tomber dans ce piège et je le répète, ce n’est certainement pas un duel qui m’opposera à Courtrai. Il faut que je reste concentré sur ce qui est prioritaire, à savoir le jeu développé par mon équipe pour essayer de l’emporter ce samedi."
Avez-vous été touché par tout ce qui a été dit autour de votre départ de Courtrai ?
"Pas du tout. Je fais abstraction de tous ces éléments-là. Mon rôle est de proposer un plan de jeu et de mettre les joueurs dans les meilleures conditions afin de rendre mon équipe la plus efficace. Nous ne sommes pas là pour parler de moi."
Je peux toujours me regarder droit dans une glace
Vous avez quand même été déçu par la procédure judiciaire entamée par la direction courtraisienne ?
"Pas du tout et je suis vraiment sincère. C’est une procédure qui est en cours mais actuellement je ne m’intéresse qu’à la partie sportive et au rôle qui est le mien au Standard de Liège. Je veux faire progresser cette équipe. C’est mon objectif et le reste m’importe peu."
Courtrai est-elle une équipe susceptible de poser des soucis au Standard ?
"Je pense que oui. Le KVK est capable de poser des problèmes à toutes les équipes du championnat. Malgré la défaite, les Courtraisiens ont fait douter le Club de Bruges en montrant un visage conquérant au Stade Jan Breydel. Cette équipe est sur une dynamique plutôt positive et il faudra donc faire attention à leurs points forts en essayant de les contrer au mieux. Nous devrons aussi élever notre niveau de jeu en dégageant plus de passion, de fierté et de ferveur (c’est le slogan du Standard) pour parvenir à l’emporter."
Que retenez-vous de votre passage à Courtrai ?
"Comme je l’ai dit lors de mon intronisation au Standard, j’ai beaucoup aimé chaque minute que j’ai passée là-bas. J’y ai travaillé avec beaucoup d’envie et de plaisir. Je peux donc me regarder droit dans une glace par rapport à cela."
Ces retrouvailles n’arrivent-elles pas un peu trop tôt ?
"Non, pas spécialement. Nous devions de toute façon affronter Courtrai un jour ou l’autre. Peu importe si c’est ce week-end plutôt qu’en fin de saison. On me parle beaucoup de ce match parce que j’ai changé de club récemment mais je suis sûr ce ne sera plus le cas dans six mois…"