C’est un projet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et de salive ; d’abord parce qu’il s’agit d’une sorte de privatisation, avec la désignation d’un concessionnaire chargé de construire puis d’exploiter pendant plus de soixante ans, et ensuite parce que l’ambition est de créer au Sart-Tilman une réelle cité estudiantine avec quatre cents places supplémentaires. Mais surtout, parce que le seul groupe à se porter candidat a remis une dernière offre à une soixantaine de millions, un investissement qu’il entend rentabiliser grâce à des loyers plutôt élevés, 470€ mensuels par chambre. Des tarifs, les plus élevés pour une université francophone, qui ont fait bondir plusieurs membres du conseil d’administration, par leur côté antisocial, ce qui a provoqué une renégociation du contrat.
Ce qui est prévu, désormais, c’est 440€. Mais ce n’est pas tout : le nombre de kots accessibles à des conditions sociales passe de 80 à près de 200, des hébergements pour lesquels le montant est plafonné à 345€. C’est incontestablement une avancée. Mais elle n’a pas suffi à convaincre les délégués des étudiants, qui ont voté contre, malgré les manifestes efforts de concertation qui ont été appréciés. L’un des points qui demeurent difficilement acceptables, c’est la limitation dans le temps du blocage des loyers, qui ne va pas se poursuivre sur la durée totale du droit d’emphytéose. Et puis, il convient de préciser qu’en contrepartie, l’Uliège prend à sa charge la création d’une voirie, et l’équipement wifi du complexe. En ces temps de renchérissement des matériaux, l’effort des promoteurs, une association entre Moury, Ethias et Xior-Quarès, est donc très relatif.