Grâce à cette opération, cette patiente va pouvoir marcher à nouveau. Tout comme un autre patient, Antoine qui a retrouvé l’usage de son bras. Il a subi une opération similaire il y a trois semaines. On lui a enlevé l’épaule, remplacée par une prothèse. Depuis, il remonte enfin la pente. Mais les souvenirs de ce jour où son médecin lui annonce son cancer restent toujours aussi vifs.
"On se dit 'c’est pas possible'", explique-t-il. "À 21 ans, en bonne santé, en faisant du sport… C’est pas possible. Et finalement ça arrive."
J’étais devenu presque fou en fait
Antoine passe d’abord par des chimiothérapies, dont une qu’il supporte très mal. "J’ai eu des brûlures un peu partout sur le corps. Là, j’avais plus rien dans ma tête, je n’avais plus aucune pensée, beaucoup de morphine. Je n’avais plus rien du tout dans ma tête. Je ne pensais plus à rien. C’était le vide total. J’étais devenu presque fou en fait. Pour moi c’était foutu. C’était clairement foutu."
Et pourtant, c’est la combinaison de la chimiothérapie et de l’opération qui va sortir Antoine de l’impasse. C’est d’ailleurs grâce à cette combinaison des traitements que le taux de survie face au cancer de l’os atteint aujourd’hui les 85%.
Est arrivée l’ère de la reconstruction
"Techniquement parlant, avant, on amputait le patient et on priait le ciel", explique Thomas Schubert, chirurgien en oncologie spécialisé en sarcomes aux cliniques universitaires Saint-Luc. "Puis est arrivée la chimiothérapie. On s’est rendu compte qu’on pouvait faire survivre les patients et c’est comme ça qu’est arrivée l’ère de la reconstruction."
En Belgique, les centres comme celui-ci, spécialisés dans ces reconstructions, se comptent sur les doigts de la main. Les sarcomes ne représentent en effet que 2% des cancers. En Belgique, 50 cas de cancers de l’os sont diagnostiqués chaque année chez des patients souvent à peine majeurs.