L'Heure H

"Madame Bovary" : comment la vie de Gustave Flaubert a dicté l'écriture de son célèbre roman

Par La Première via

Le 19 septembre 1851, à Croisset, près de Rouen, un écrivain encore loin d'être célèbre pénètre dans son cabinet de travail. Il a presque 30 ans. Rondouillard, le ventre lesté, crâne dégarni, les yeux pochés, Gustave Flaubert a le vertige du papier. Sur sa table, ses plumes taillées forment comme un buisson d’épines où il va s’écorcher les mains et le cœur. Sa plume est un véritable scalpel : il compte bien disséquer ses nouveaux personnages.

Au soir du 19 septembre, il se lance dans l’écriture de son roman Madame Bovary. Non pas Emma Bovary, mais madame Bovary, car c’est d’une femme mariée dont il veut tracer le destin.

Il va se battre avec chaque mot, il va les triturer, les malaxer et dans son gueuloir crier, hurler chaque phrase. Rude gymnastique, dira-t-il. Il retourne, farfouille, creuse, épuise son style. Lui aussi va s’épuiser. Quatre ans et demi de travail, plus de 3000 feuillets noircis, quatre à cinq jours d’écriture pour une seule page. "Un sacré nom de Dieu de roman", répètera-t-il. Mais quel roman. L'une des premières œuvres littéraires du réalisme qui a incontestablement révolutionné l'écriture romanesque. Sa parution sous forme de feuilleton en 1856 dans La Revue de Paris vaut à Gustave Flaubert une attaque en justice en janvier de l'année suivante pour "outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs". L'acquittement de l'auteur prononcé le 7 février 1857 offre une publicité conséquente à Madame Bovary, pour sa publication en deux volumes chez Michel Lévy Frères. La France se passionne pour l'histoire de cette femme qui entretient des relations adultères pour tromper l'ennui de sa vie en province. 

Mais d'où vient cette inspiration chez Gustave Flaubert ? L'Heure H raconte comment la vie de l'auteur a dicté l'écriture de son chef-d'œuvre. Dans ce podcast, partez notamment à la rencontre de la vraie Madame Bovary, qui ne s'appelait pas Emma mais Delphine Delamare.

Gustave Flaubert (1821-1880) vers 1860, portrait signé Étienne Carjat.
Gustave Flaubert (1821-1880) vers 1860, portrait signé Étienne Carjat. ©  Fine Art Images/Heritage Images

► Écoutez l’entièreté de ce récit dans le podcast ci-dessus, et bien d’autres destinées qui ont basculé à L’Heure H avec Jean-Louis Lahaye, du lundi au vendredi de 15h à 16h sur La Première et en replay sur Auvio.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous