Hélène Michel vous emmène sur les traces d’une compositrice italienne du 18e siècle, grande virtuose du violon et une des meilleures élèves de Giuseppe Tartini. Le nom de Maddalena Laura Lombardini Sirmen était par ailleurs connu dans toute l’Europe.
Baptisée à Venise, issue d’une famille désargentée mais de la noblesse, elle a étudié la musique dans un orphelinat, l’Ospedale dei Mendicanti, l’un des quatre hospices musiciens de Venise, destinés aux plus démunis mais qui était réputé pour la qualité de son enseignement musical Elle y entre à l’âge de 7 ans après avoir passé une audition qui impressionnera les jurés et les notables vénitiens. La jeune fille restera 14 ans dans cet orphelinat, mais avait régulièrement des autorisations de sorties pour aller parfaire son éducation musicale à Padoue, auprès du grand Giuseppe Tartini.
Elle nourrissait l’espoir de "faire de la musique son métier" et de parcourir l’Europe armée de son violon, une activité essentiellement réservée aux hommes à cette époque-là. Elle reçoit son diplôme à l’âge de 21 ans et se marie un an plus tard avec un violoniste, Ludovico Sirmen qui l’emmène en tournée, qui l’encourage et qui apprécie ses compositions. La jeune virtuose aura bientôt la réputation d’être une des meilleures violonistes de son temps et en profitera pour faire connaître ses propres concertos pour violon, des concertos qui font fureur à Londres, lors de soirées données au Covent Garden et au King’s Theater.
Pour une raison inconnue, elle abandonne son instrument pour se tourner vers le chant et se fera connaître en tant que chanteuse jusqu’en Russie. Malheureusement sa carrière va peu à peu décliner, à la fin de sa vie. Elle laissera cependant le souvenir d’une excellente compositrice et d’une brillante virtuose. Ses quatuors à cordes sont extrêmement intéressants, de grande qualité, ils ont vu le jour à peu près à la même époque que les tout premiers quatuors de Haydn, ce qui en fait une compositrice réellement novatrice dans ce domaine.