Magnetic Flow la fête de la lumière en plein cœur de l'hiver

Apparente simplicité

Chaque installation est basée sur des formes simples, le cercle pour Hullahoop, le triangle pour Rift, la spirale pour Ammonite, du nom d'un mollusque à la coquille en spirale... Et, c'est précisément la mise en mouvement et en lumière de ces formes connues ( qui rappelleront leur cours de géométrie à certain.e.s. Vous avez dit "homothétie ??) qui participent à notre fascination d'enfant. Les cercles de bois du Hulahoop serpentent devant nos yeux hypnotisés par la légèreté des formes, sur une musique répétitive du pianiste Remi Khalifé du duo Aufgang (piano, batterie et électronique).

Les effets mouvants des lignes de Rift appellent la persistance rétiniennes et l'expérience sensorielle, qui nous projettent vers  l'Op Art et l'art cinétique. Les installations cinétiques du génial Julio Le Parc, l'art cybernétique de Nicolas Schöffer et les néons de François Morellet (L'avalanche 2006) se baladent dans un coin de notre tête.

Succès public pour un "show" entre art et divertissement

Ce qui ressemble à un simple jeu avec des néons, est bien plus complexe et technologique. Pour ses créations, Scale utilise des lasers, de la robotique, du code et du led mapping, un logiciel qui permet de contrôler un très grand nombre de lumières et de générer des effets en fonction de leur position : le sésame vers l'interactivité dont se délectent adultes et enfants.

Magnetic Flow qui se présente comme une expérience artistique plutôt qu'une exposition d'art numérique, attire 250 personnes par jour depuis début décembre. 500 en période de congés scolaires, toutes générations confondues. Les enfants courent d'un espace à l'autre, ça parle, ça commente, ça photographie. Des comportements décomplexés, à l'opposé des rituels de l'art contemporain où la galerie est la nouvelle chapelle du XXIe siècle - silence et recueillement -. D'ailleurs, les auteur.trice.s des installations réuni.e.s en collectif, revendiquent une position inédite dans le vaste champ des arts visuels.

Nous ne sommes pas des artistes avec un grand " A "

Recherche, plaisir et humilité

Depuis ses débuts en 2011, Scale investit les rapports entre la musique et le visuel. Et en fait un spectacle, une expérience à vivre. Avec leur maîtrise technologique, une de leur activité est la scénographie visuelle pour les concerts. Pour des artistes comme Agoria, Carl Craig, Christine and The Queens en 2014.

L'autre versant ce sont les installations qu'il rechignent à catégoriser comme art numérique.

Ceux qui nous regardent parlent d’art numérique, d’oeuvres contemporaines, ou de scénographies digitales. De notre côté nous parlons plus simplement d’installations augmentées, c’est à dire la capacité à formaliser une idée pour qu’elle devienne un objet visuel vivant, dynamique, interactif et souvent tangible, lit-on sur le site du collectif.

Comme beaucoup d'artistes aujourd'hui, leurs références sont autant l'art contemporain que la pop culture. Scale pourrait participer à Brussels by Light et, avec un discours plus élaboré, investir le Palais de Tokyo. Une porosité très contemporaine. En définitive, tout est manière de voir.

Magnetic Flow - du 01.12.22 au 19.03.23

LaVallée - 1080 Molenbeek

°entrée payante

°musique électronique live avec DJs les vendredis et samedis