Liège

Mais pourquoi des producteurs de fruits arrachent-ils leurs arbres en région liégeoise ?

Le directeur du centre fruitier wallon, Olivier Warnier, voit de plus en plus de ses confrères arracher leurs arbres.

© Julien Covolo / RTBF

Il y a trop de pommes et de poires dans nos vergers. La production a été bonne cette année dans toute l’Europe. Et pourtant, de plus en plus d’exploitants de la région liégeoise décident d’arracher une partie de leurs arbres. Comment cela se fait-il ?

Le secteur de la fruiticulture est au bout du rouleau. Oui, 2022 a été une bonne année en termes de production. Mais le résultat, ce sont des prix en chute libre sur l’ensemble du marché européen. Concurrencés par leurs voisins des pays de l’Est, principalement la Pologne, les producteurs hesbignons sont contraints de vendre leurs pommes à perte pour rester concurrentiels.

10 à 20% d’arbres arrachés

Le problème, c’est qu’une pomme coûte encore plus cher à produire qu’auparavant, les exploitants n’étant pas épargnés par la crise énergétique. À ce prix-là, ce n’est parfois même plus la peine de les cueillir. La seule solution possible ne réjouit guère Olivier Warnier, directeur du Centre Fruitier Wallon : "Si l’on veut diminuer la quantité de produits offerts pour avoir éventuellement une remontée des prix, il faut arracher les arbres pour diminuer la production", constate-t-il.

Pour de nombreux producteurs, le choix est difficile à faire. "Lorsqu’on plante un arbre, il est planté pour 10, 15 ou 30 ans éventuellement, rappelle le fruiticulteur. Si on arrache, c’est terminé. Il n’y aura plus de production par la suite. C’est toujours très délicat", estime-t-il.

C’est pourtant une solution réellement envisagée par plusieurs de ses confrères. "Il y aura, cet hiver, un arrachage très important", certifie Olivier Warnier, qui estime ces pertes à 10 à 20% des cultures fruitières (principalement de pommes).

Des mesures d’aide prévues

Pour soulager les producteurs, le ministre fédéral de l’Agriculture David Clarinval a annoncé plusieurs mesures, détaillées cette semaine dans le quotidien L’Avenir. Il est notamment question de réduction des cotisations sociales provisoires et d’un report d’un an de celles de 2023, sans majoration.

"Ça ne représente que de toutes petites sommes, tempère Olivier Warnier. Une année comme celle-ci, on va perdre entre 2000 et 6000 euros par hectare !" Quand on sait qu’une exploitation moyenne fait une vingtaine d’hectares, on se rend vite compte que les sommes perdues donnent le vertige. "C’est dérisoire par rapport au manque à gagner et aux pertes que vont subir les exploitations", répète le producteur.

Notez qu’en Wallonie, les fruiticulteurs bénéficieront aussi d’une prime accordée aux entreprises particulièrement gourmandes en énergie.

Extrait du JT du 05/02/2023 :

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