Maisons de repos Orpea : "La situation est devenue ingérable et extrêmement dangereuse pour les résidents", affirme le SETCa dans une plainte de 2020

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Par Nesrine Jebali

Victor Castanet, un journaliste indépendant français, dénonce, à travers un livre-enquête, les méthodes utilisées par le groupe Orpéa. On parle d’un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale et les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité de l’entreprise. 

"Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé. C’est le système Orpéa qui fonctionne comme ça", constate Laurent Garcia, ex-cadre infirmier dans l’un des établissements Orpéa.

En Belgique, Orpéa est aussi présent avec 80 structures. Ce qui est décrit en France, on le retrouve également chez nous. Claudia Reckinger, la secrétaire permanente pour le Setca Brabant wallon, a déposé à l’Aviq deux plaintes - l'une en 2020, l'autre cette semaine -  pour dénoncer le manque de personnel dans deux maisons Orpéa du Brabant wallon.

Très souvent débordé, le personnel n'était plus capable de faire correctement les soins comme le décrit la plainte de 2020.

"La situation est devenue ingérable et extrêmement dangereuse pour les résidents. Non seulement, c’est un nid pour le Covid-19 mais en outre, c’est tellement mal géré par la direction que les résidents risquent de s’éteindre aussi pour d’autres causes : déshydratation, sous-alimentation, non prises des médicaments, etc. Les familles téléphonent pour avoir des nouvelles de leurs parents mais n’en reçoivent pas jusqu’au moment où on leur annonce le décès de leur mère, père ou autres… Les travailleurs sont dans un état d’épuisement moral et physique… La cheffe-infi fait non-stop des journées de 12h pour tenter de rattraper la situation… C’est véritablement dramatique", peut-on lire dans cette plainte déposée à l’AVIQ par le Setca Brabant-Wallon en 2020.

Cette situation dramatique passe également par une gestion du matériel déplorable. D’après la plainte déposée en 2020, "les gants, les masques, gel hydroalcoolique, blouses d’isolement… sont mis sous clé dans le bureau de la direction et distribués au compte-goutte".

Certaines autres tâches ne pouvaient également pas être réalisées correctement : "Les médicaments sont déposés sur les plateaux et ne sont pas remis en chambre systématiquement. Ce qui pourrait engendrer un risque majeur d’erreur d’administration. Les pansements, par exemple, ne sont plus réfectionnés, ni réévalués quotidiennement,…"

Rectification : ces éléments concernent bien une plainte déposée en 2020. D'après le Setca, aujourd'hui, la situation s'est nettement améliorée en bonne collaboration entre la direction et les syndicats.

 

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