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Malgré la crise énergétique, l'Allemagne tourne définitivement le dos au nucléaire ce samedi

Allemagne : Les centrales nucléaires ferment ce 15 avril

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Par Marine Lambrecht

Ce samedi, l'Allemagne abandonne définitivement l'énergie nucléaire. Les Allemands ferment ce 15 avril leurs trois derniers réacteurs en activité, malgré la crise énergétique. Une prolongation de trois mois et demi leur avait été accordée à l'automne dernier, mais cette fois, ce sera sans retour en arrière. C'est le résultat de dizaines d'années de débats et d'un consensus politique.

La sortie a en effet été actée en 2002. La décision est ensuite accélérée par Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima. L'arrêt des centrales ne s'est bien sûr pas fait du jour au lendemain. En vingt ans, seize centrales ont déjà été fermées. Ce samedi, les trois derniers réacteurs en activité seront mis à l'arrêt. L'année passée, ils ont fourni 6% de l'énergie produite en Allemagne, alors que le nucléaire représentait 30,8% en 1997.

A présent, le pays de 83 millions d'habitants devra se débrouiller sans. "La grande disponibilité de l'approvisionnement énergétique en Allemagne reste assurée", ont affirmé jeudi les ministres allemands de l'Environnement et de l'Économie. "La sortie du nucléaire rend notre pays plus sûr car les risques de l'énergie nucléaire ne sont pas maîtrisables."

Alors, par quoi l'énergie nucléaire est-elle remplacée ?

Les énergies renouvelables

L'objectif, à terme, est de sortir des énergies fossiles. L'Allemagne vise 2048 pour atteindre le 100% renouvelable. Pour cela, le chemin est encore long.

En 2022, les énergies renouvelables ont fourni près de la moitié du mix énergétique de l'Allemagne, signale l'AFP. Nos voisins sont cependant nettement en avance sur la Belgique. L'année passée, la part du renouvelable dans le mix énergétique belge était de 19,5%, selon Elia. 

Le gaz et le charbon

En attendant, pour éviter le risque de blackout, l'Allemagne doit encore compter sur le gaz et le charbon...Des énergies carbonées, contrairement au nucléaire. Le recours à ces énergies a fait l'objet de longs débats en Allemagne. Avant l'échéance de samedi, plusieurs figures politiques ont dit craindre pour les objectifs climatiques et l'indépendance énergétique du pays, en particulier, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

L'Allemagne importait 50% de son gaz depuis la Russie. Ces derniers mois, le gouvernement d'Olaf Scholtz a donc dû trouver d'autres solutions : chercher d'autres sources de gaz et augmenter sa production de charbon. Celui-ci représente encore un tiers de la production électrique allemande, avec une hausse de 8% l'an dernier pour compenser l'absence de gaz russe.

La sortie du nucléaire pousse également l'Allemagne à augmenter sa dépendance à l'énergie de ses voisins, comme la France et la Belgique.

Chez nous d'ailleurs, le chapitre sur le nucléaire est encore loin d'être clos. En janvier dernier, le gouvernement fédéral et Engie se sont accordés sur la prolongation de deux centrales, Doel 4 et Tihange 3. Mais jusqu'ici, les deux parties ne se sont pas encore accordées sur la gestion des coûts liés aux déchets nucléaires.

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