Les critères tombent finalement le 2 mars 2022 et, mauvaise nouvelle pour les milliers de migrants afghans, les critères d’octroi de statut subsidiaire sont plus stricts qu’auparavant. Résultat : 12 fois plus de refus en mars 2022 par rapport à février où les dossiers étaient encore gelés. C’est la deuxième cause de cette augmentation importante.
"Aujourd’hui, on estime que nous ne sommes plus dans le cadre d’un 'conflit aveugle' comme l’exige la définition de la protection subsidiaire. Bien sûr qu’il y a toujours des attentats, des incidents de sécurité mais qui, selon nos informations, ciblent des publics bien précis. Et ces profils-là sont reconnus par le CGRA." Mais pas les autres.
Femmes, filles, personnes LGBT, journalistes, interprètes ayant travaillé pour les forces internationales, minorités ethniques… toutes ces personnes reçoivent l’autorisation de rester en Belgique et même définitivement puisqu’ils ont le statut de réfugiés. Mais pour la plupart de ceux qui étaient en attente, c’est le refus.
"Auparavant, pour les Afghans issus de certaines provinces, en raison des combats, le CGRA estimait qu’il y avait lieu d’octroyer une protection subsidiaire aux civils qui venaient de cette région, continue Damien Dermaux. On estime aujourd’hui que la situation est plus 'calme' sur l’ensemble du territoire mais il n’en reste pas moins que la situation reste problématique et que des profils particuliers doivent bénéficier d’une protection. C’est ainsi que 207 personnes ont déjà reçu un statut de réfugiés cette année."
Une situation dénoncée par les associations de défense des étrangers, comme le Ciré. "Le gros problème de ces nouveaux critères, c’est que le taux de protection risque de descendre énormément en 2022, explique Clément Valentin, chargé de plaidoyer politique au Ciré. Or, le droit étranger est sujet à interprétation."
Pour le chargé plaidoyer, il y a un critère qui pourrait être mis en avant pour octroyer la protection subsidiaire, c’est le risque de traitement inhumain ou dégradant du ressortissant dû à la crise humanitaire que connaît le pays. Et ce, à cause de la crise humanitaire que connaît le pays. "Mais pour faire valoir ce critère, il faut que les autorités étatiques du pays, les talibans donc, soient en partie ou totalement responsable de la situation humanitaire et c’est là que c’est difficile à prouver."