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Malgré une légère diminution des chiffres covid, les soins intensifs toujours aussi débordés dans le Namurois

Infirmière soins intensifs se préparant à rentrer dans une chambre de patient covid au CHU-UCL Namur site de Dinant.

© RTBF

C’est une annonce qui donne espoir, les derniers chiffres covid semblent indiquer qu’une diminution des hospitalisations en soins intensifs s’amorce. "Ce lundi matin, j’entendais à la radio qu’il y avait une diminution de douze patients" détaille Frédéric Foret, chef du service des soins intensifs au CHU-UCL Namur site de Dinant. Mais derrière cette annonce, la réalité vécue par les soignants est tout autre. "On se demande où sont ces douze patients ? Pas dans le Namurois en tout cas. Ici, 50% des lits soins intensifs sont occupés par des patients covid et on sait très bien que dès qu’on en remonte un, un autre arrive".

Pour le moment, l’hôpital n’est plus en mesure d’accueillir des patients covid en soins intensifs. "On a une mère de famille de 5 enfants qui s’est dégradée la semaine passée. On n’avait plus la place pour l’accueillir dans nos soins intensifs, on a dû la transférer. C’est une procédure lourde, qui requiert beaucoup de moyens matériels et humains. Peu de temps après, le SMUR m’a appelé pour voir si je pouvais prendre un patient. C’était impossible, je leur ai expliqué qu’à ce moment-là, la dernière place disponible en Wallonie était à Mons".

Rosaria Nicolosi, infirmière spécialisée aux soins intensifs
Rosaria Nicolosi, infirmière spécialisée aux soins intensifs © RTBF

La fatigue devenue extrême est le quotidien de Rosaria Nicolosi, infirmière spécialisée aux soins intensifs depuis le début de la crise covid, il y a 21 mois. Une fatigue causée par le manque de personnel mais également par la lourdeur de la prise en charge des patients covid. "On tire sur la corde. Certains arrêtent et on peut les comprendre, d’autres restent, et tant qu’il faudra on sera là. Mais c’est fatigant et on n’a pas que des patients covid. On doit prendre soin des autres aussi. Mais les patients covid prennent beaucoup, beaucoup de temps. C’est lourd, c’est fatigant. On en a plus qu’assez. Parfois, on remet même notre choix de profession en question, parfois ça arrive".

A cette fatigue physique s’ajoute une fatigue mentale comme l’explique le chef de service des soins intensifs, Frédéric Foret. Désormais, les patients covid USI ont tous le même profil. "Ils sont jeunes, environ 50 ans, avec une comorbidité, souvent de l’obésité et ils sont tous non-vaccinés. Cela engendre une situation délicate pour le réanimateur. On est des êtres humains. On s’investit beaucoup pour nos patients, on a de l’empathie. Et de voir ces gens, non-vaccinés, mourir, alors qu’ils auraient pu vivre, c’est dur, c’est très dur".

Si les chiffres d’hospitalisation en soins intensifs semblent amorcer une diminution, les chiffres des décès, eux, ne diminuent pas. Il y a toujours quotidiennement 50 décès covid dans les hôpitaux belges.

Soins intensifs / Une baisse samorce mais la situation reste tendue

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