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Mali : 27 soldats tués dans une attaque jihadiste, la Minusma condamne cette attaque meurtrière

Une attaque jihadiste contre un camp de l'armée malienne dans le centre du pays a fait 27 morts parmi les soldats et plusieurs dizaines de "terroristes" ont été "neutralisés"

© Agnes COUDURIER

La mission des Nations unies (Minusma) au Mali a condamné samedi une attaque de jihadistes qui a fait près d'une trentaine de morts parmi les soldats maliens vendredi matin à Mondoro dans le centre du pays.

El-Ghassim Wane, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali (RSSG), chef de la Minusma, a condamné "fermement" cette attaque et présenté ses "condoléances les plus attristées aux autorités de la Transition, au peuple malien ainsi qu'aux familles et proches des soldats maliens tombés".

Le chef de la mission onusienne "réitère l'engagement indéfectible de la Minusma aux côtés des Maliens dans leur quête légitime de paix et de stabilité".

L'attaque, qui s'est déroulée vendredi matin, a fait 27 morts et 33 blessés, selon un communiqué officiel de l'armée malienne.

En outre, selon l'armée, 47 assaillants ont été "neutralisés" dans la matinée et 23 autres l'ont été à la suite d'un "ratissage sur les sanctuaires terroristes".

Un deuil national de trois jours à compter de samedi a été décrété par le gouvernement malien.

Plus tôt dans la journée de vendredi, une source militaire française, sous couvert de l'anonymat, avait indiqué à l'AFP que le bilan de cette attaque menée par plusieurs centaines de jihadistes avait fait entre 40 et 50 morts.

La France et ses alliés européens au sein du regroupement de forces spéciales Takuba viennent d'annoncer leur retrait militaire du Mali. 

Propagation jihadiste

Le camp de Mondoro, proche de la frontière avec le Burkina Faso, a été à plusieurs reprises par le passé la cible d'attaques de groupes jihadistes qui opèrent dans la zone depuis plusieurs années. Les habitants dénoncent une situation de blocus imposé par les jihadistes, malgré la présence de l'armée.

Une opération contre le camp et celui de Boulkessi, proche, avait fait une cinquantaine de morts parmi les soldats en septembre 2019.

Depuis 2019, le village de Mondoro est isolé et les télécommunications sont des plus aléatoires.

Le camp se trouve dans l'un des principaux foyers de la violence qui, partie du nord du Mali avec des insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, s'est étendue au centre et au Burkina et au Niger voisins.

Deux tiers du territoire malien échappent au contrôle de l'Etat. La propagation jihadiste, sous affiliation d'Al-Qaïda ou de l'organisation Etat islamique, commence à toucher plus au sud, la Côte d'Ivoire ou le Bénin par exemple, menaçant de gagner le Golfe de Guinée.

Les agissements jihadistes, conjugués aux violences intercommunautaires, aux actes crapuleux mais aussi aux exactions de l'armée, ont fait des milliers de morts, civils et militaires, et des centaines de milliers de déplacés. L'insécurité contribue à l'instabilité politique. Après le Mali à deux reprises depuis août 2020, le Burkina Faso a été le théâtre d'un putsch en janvier dernier.

Plus de 30 soldats avaient été tués en mars 2021 à Tessit dans une telle opération, revendiquée par l'organisation Etat islamique.

Toutefois, au cours des derniers mois, les pertes humaines effectivement rapportées dans les rangs de l'armée avaient diminué.

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