Cinquante ans après les faits, le réalisateur britannique Steve McQueen revient, dans une "lettre d’amour à la résilience noire", sur l’injustice raciale et les manifestations dans le Londres des années 1970, dans son film Mangrove qui a ouvert mercredi le festival du film de Londres.
Ce film constitue le premier opus d’une série de cinq longs-métrages baptisée Small Axe ("Petite hache"), que le réalisateur engagé, récompensé de l’Oscar du meilleur film pour "12 Years a Slave", a créée pour la BBC.
Mangrove revient sur l’histoire vraie d’un groupe d’activistes noirs, appelé Mangrove 9, qui s’était révolté dans les années 1970 contre le harcèlement raciste dont la police londonienne faisait preuve. Leur engagement les a menés à l’affronter lors d’une grande manifestation, débouchant sur un procès très médiatique.
L’acquittement du groupe, considéré comme un tournant historique dans la lutte contre les discriminations – la justice britannique reconnaissant pour la première fois que certains comportements policiers étaient motivés par le racisme —, n’est pourtant pas une histoire largement connue.
Steve McQueen a voulu s’en emparer et faire de cette série "une célébration de tout ce que la communauté (noire) a réussi à accomplir contre toute attente".
"C’est une lettre d’amour à la résilience noire, au triomphe, à l’espoir, à la musique, à la joie, à l’amour, à l’amitié et à la famille", a-t-il déclaré, en amont de l’ouverture du 64e London Film Festival.
A la différence de festivals plus élitistes comme Cannes ou Venise, le festival de Londres s’attache principalement à montrer au grand public une large sélection de films du monde entier, présentant cette année – surtout virtuellement, à cause de la pandémie – des "fictions, documentaires, courts-métrages" issus "de plus de 40 pays".
Il se clôturera le 18 octobre avec la projection de Ammonite, un film du Britannique Francis Lee mettant en scène une romance du XIXe siècle entre la paléontologue Mary Anning (Kate Winslet) et la jeune femme maladive qui lui est confiée (Saoirse Ronan).