Coronavirus

Manifestation à Bruxelles contre les mesures sanitaires : 55 interpellations après des débordements entre des casseurs et la police

Bruxelles / Nouvelle manifestation contre les mesures sanitaires

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Par Estelle De Houck, Anthony Roberfroid, Lavinia Rotili, Fabrice Gérard et Jean-Christophe Willems avec Agences

La manifestation contre les mesures sanitaires a débuté ce dimanche dès 13 heures à Bruxelles. Intitulé "Marche pour la liberté – Acte 3", ce rassemblement a démarré de la Gare du Nord et s'est dirigée vers le parc du Cinquantenaire. 3500 personnes auraient rejoint la marche, selon un décompte de la police bruxelloise. Mais du côté des organisateurs, le décompte diffère : ils seraient 37.000. Selon nos équipes sur place, en revanche, il y aurait au moins 15.000 personnes. Au total, la police confirme avoir procédé à 55 interpellations. Il s'agit de 48 arrestations administrative et sept arrestations judiciaires.

Vers 16h15, un petit groupe de casseurs s'en est pris à la police, lui lançant des pétards, des branches, des pavés et des bouteilles en verre. La police a répliqué avec du gaz lacrymogène, repoussant à l'aide d'un important dispositif les émeutiers comme les autres marcheurs et marcheuses vers le parc du Cinquantenaire. Avec l'aide de la police montée, tous les participants ont été menés vers l'avenue de Tervuren. 

"Vers 16h30, la police a appelé à la dissolution de la manifestation. Ensuite, nos services ont dispersé les personnes qui ne voulaient pas partir", a précisé Ilse Van de Keere, porte-parole de la police bruxelloise.

Un manifestant, blessé, a dû être transporté à l'hôpital par mesure de précaution. Le calme est revenu vers 17h00. 

Au cours de cette manifestation, un journaliste de la RTBF a été agressé physiquement par du spray au visage et par plusieurs manifestants. La RTBF condamne fermement cette agression, portera plainte et demande le respect de ses équipes de reportage ainsi que le respect de la totale liberté d'information.

***PETIT INTERTITRE : Manifestation anti-mesures sanitaires / échauffourées et agression

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Mercredi, le collectif Belgium United for Freedom, en tant qu'organisateur, avait pourtant appelé les participants et participantes à conserver le caractère citoyen, pacifique et neutre voulu pour l'événement. Il s'était en outre distancié des groupuscules extrémistes identifiés dans les rangs des manifestants lors des deux premiers actes et des casseurs. 

Les manifestants se sont réunis notamment contre l’obligation vaccinale du personnel soignant et contre le Covid Safe Ticket (CST). Ils dénoncent les restrictions sanitaires imposées aux citoyens depuis le début de la pandémie.

La liberté ne se scanne pas

Comme en novembre et début décembre, des pompiers ont pris la tête du cortège pour s'ériger contre une obligation vaccinale.

"Liberté bafouée", "Pas de CST c’est mon choix", "La liberté ne se scanne pas", était-il notamment écrit sur les pancartes des manifestants.

Pour Belgium United for Freedom, ce n'est pas la vaccination contre le Covid-19 qui pose problème, mais bien son caractère obligatoire pour le personnel des soins de santé.

"Le CST aussi bafoue nos droits et libertés", avait déclaré mercredi son porte-parole, Sarkis Simonjan, remarquant que les personnes vaccinées obtiennent un CST qui leur permet d'accéder à différents lieux, alors que cela ne garantit pas qu'ils sont protégés contre une contamination.  

Un "débat citoyen"

Belgium United for Freedom demande à être entendu par le gouvernement et appelle celui-ci à mettre en œuvre un "débat citoyen", où les citoyens pourront exprimer leur mécontentement et leurs revendications. Le collectif laisse toutefois à l'appréciation des autorités les modalités de la consultation populaire réclamée.  

"Nous comprenons que la pandémie prévaut et que l'ennemi, c'est le virus", a pointé Sarkis Simonjan au départ de cette troisième manifestation.


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"Mais un débat doit être rendu possible sur la manière dont nous combattons ce virus. Avec les mesures en vigueur actuellement, le monde politique crée de la division, de la discrimination et de la paranoïa. Nous avons quelques idées et propositions mais, pour cela, le politique doit d'abord nous écouter. Nous descendrons dans la rue aussi longtemps qu'il le faudra pour qu'on nous écoute", a-t-il conclu.

Il s’agit du troisième acte des "Marches pour la liberté". Le premier avait réuni 35.000 personnes selon l’estimation de la police de Bruxelles Capitale-Ixelles. Quant au second, il avait rassemblé 8000 manifestants.


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A noter que les organisateurs disent avoir voulu déployer des moyens de comptage avec des caméras pour l’acte III, au motif qu’ils estiment les données communiquées par voie de presse fallacieuses. Ils font notamment état de plus de 76.000 personnes pour l’acte I, sur la base d’un comptage des premières lignes et de la distance sur laquelle s’étendait le cortège.

Encadrement de la manifestation

Pour éviter tout débordement, la police a contrôlé de nombreux passagers et passagères quittant la gare du Nord pour vérifier qu'aucun objet interdit ou dangereux n'était infiltré dans la manifestation.  

D’après le collectif Belgium United for Freedom, organisateur du rassemblement, un encadrement est assuré par des stewards, avec des agents de sécurité à la tête des équipes de bénévoles, sélectionnés en fonction de leur expérience.

Il faut dire que lors des deux premiers actes, des affrontements avaient eu lieu avec les forces de l’ordre. La police avait procédé à 44 arrestations le 21 novembre et à vingt le cinq décembre.

Juste avant la manifestation, les autopompes et les cavaleries étaient prêtes en cas d’incidents.

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