Le conseil d'administration d'Unia, le centre interfédéral pour l'égalité des chances, a accordé son mandat, la semaine dernière, pour une constitution de partie civile relative aux violences policières dénoncées en marge de la manifestation contre la "justice de classe" du 24 janvier à Bruxelles, a indiqué mardi un porte-parole d'Unia. La constitution de partie civile n'est pas encore effective, mais est en cours de réalisation.
Pour rappel, la police de Bruxelles-Ixelles avait arrêté administrativement 232 personnes, dont 86 mineurs, qui ont toutes été emmenées dans les cellules de la police fédérale dans les casernes d'Etterbeek. La police de Bruxelles-Nord avait en plus arrêté 13 personnes, dont 5 mineurs, faisant monter le total à 245 arrestations, dont 91 visaient des mineurs.
Des parents ont déposé plainte auprès du Comité P, notamment pour des violences verbales et physiques lors de la détention de leurs enfants. Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête. Des membres des forces de l'ordre ont, avec le soutien du syndicat CGSP, également décrié les agissements de certains de leurs collègues.
Le CA d'Unia a motivé sa volonté de se constituer partie civile, entre autres par le fait qu'"un certain nombre de personnes arrêtées ont déploré le caractère arbitraire et raciste de ces arrestations. Tant les raisons qui ont mené vers ces arrestations, que les conditions de détention posent question".
Unia ajoute avoir "assez d'indications (des témoignages dans les médias, des signalements chez Unia, des images) qui montrent qu'il y a probablement eu des déclarations et des actions discriminatoires de la part de certains policiers lors de la manifestation. Dès que l'on peut parler de 'motifs de haine', Unia est compétente".
Le CA disposait de huit témoignages fournis par des avocats, dont trois font mention d'insultes à caractère raciste et discriminatoire. Les violences dénoncées sont verbales, mais aussi physiques.
La constitution de partie civile permettra à Unia d'avoir accès au dossier et de préciser sa démarche si nécessaire.
Plus largement, Unia aimerait collaborer avec la police pour arriver à une approche structurelle des actions discriminatoires ou violences de policiers lors de manifestations.