Regions Bruxelles

Manifestation des pompiers : le syndicat SLFP prépare de nouvelles actions

© RTBF

Temps de lecture
Par Belga édité par Anne Poncelet

Quelques centaines de pompiers et de membres des services de secours de toute la Belgique se sont réunies vendredi à Arts-Loi, dans le centre de Bruxelles, pour dénoncer leurs conditions de travail et d’admission à la pension (67 ans en 2030). Ils appellent les autorités politiques à "prendre leurs responsabilités" face à la hausse des agressions et au manque de personnel alors que le nombre d’interventions augmente.

Ils déposeront symboliquement leurs équipements de travail avant de se diriger vers différents ministères. La manifestation entraîne des perturbations dans la circulation à Bruxelles.

Le syndicat SLFP avait appelé à la manifestation afin de dénoncer les difficultés des services de secours et un manque général de financement. Ils réclament des sanctions plus sévères pour les agressions des secouristes et un refinancement important des zones de secours ainsi que du SIAMU (Service d’incendie et d’aide médicale urgente) de la Région de Bruxelles-Capitale. Des arrêts de travail sont prévus dans certaines casernes et la Fédération royale des corps des sapeurs-pompiers de Belgique a également rejoint le mouvement de grève.

Une délégation du SLFP doit rencontrer la ministre de l’Intérieur à 15h30. Les manifestants veulent attirer l’attention sur la hausse des agressions sur le terrain, comme celles survenues lors du dernier réveillon du Nouvel An, et le manque de personnel face à la "hausse vertigineuse" des interventions.

"La principale cause du manque de personnel est le manque de financement des zones de secours et le manque de volonté politique de reconnaître le travail des agents à sa juste valeur", explique Eric Labourdette, délégué permanent SLFP. Le gouvernement fédéral a prévu une injection financière structurelle de 42 millions d’euros pour la période 2020-2024 ainsi qu’une indexation de 18 millions en 2023 pour les zones de secours et le SIAMU, mais le syndicat juge ces montants insuffisants.

"La sécurité civile est l’éternelle oubliée des instances politiques lors des discussions relatives au budget de l’Etat", déplore le SLFP. Les agents se plaignent également du manque d’aménagement de fin de carrière et des conditions d’admission à la pension (67 ans en 2030). Ils demandent des mesures de reconnaissance de la pénibilité du métier et la réintroduction des tantièmes préférentiels pour le calcul des pensions. L’organisation syndicale attend des représentants de toutes les zones de secours de Belgique lors de la manifestation et prévoit donc des arrêts de travail dans les casernes. "Des directions procèdent déjà à des réquisitions et demandent aux agents volontaires de remplacer les professionnels", précise Eric Labourdette. Le SLFP est le seul syndicat à avoir déposé un préavis de grève début janvier pour le SIAMU de Bruxelles et l’ensemble des zones de secours.

Statu quo

Le SLFP a décidé de maintenir le préavis de grève dans les zones de secours et prépare de nouvelles actions après une première manifestation des pompiers ce vendredi à Bruxelles. L’organisation syndicale se dit satisfaite des avancées enregistrées lors de sa rencontre avec les autorités bruxelloises mais déplore le statu quo avec la ministre de l’Intérieur au sujet du manque de personnel et du départ à la retraite.

Après la manifestation, une délégation syndicale a eu une rencontre positive avec le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort et le secrétaire d’Etat Pascal Smet. Les autorités bruxelloises se sont engagées sur le maintien des recrutements et du congé préalable à la pension, la mise en place d’une campagne de sensibilisation concernant les agressions et la poursuite de la politique d’investissement pour la rénovation des casernes. "Nous sommes agréablement surpris", se réjouit le délégué permanent syndical Eric Labourdette. "Mais il faut maintenant que ces bonnes annonces se concrétisent."

Le syndicat partage par contre sa déception et sa colère après une réunion avec la ministre fédérale de l’Intérieur Annelies Verlinden. Aucune avancée n’a été enregistrée concernant leurs principales revendications. "On nous propose des bodycams face aux agressions mais ça ne sert à rien, nous ne sommes pas des policiers", s’énerve Eric Labourdette. "Et on reste avec nos problèmes de fin de carrière et de manque de personnel. La ministre rejette la faute sur les zones de secours."

Sur le même sujet : Extrait JT (27/01/2023)

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous