Environ 160 personnes sans-papiers, selon l'estimation de la police de Bruxelles-Ixelles, ont manifesté vendredi, de 15h00 à 17h30, dans le centre de Bruxelles, pour revendiquer de nouveaux critères de régularisation.
Les participants sont partis de l'ex-KBC située avenue du Port à Molenbeek-Saint-Jean, bâtiment que le collectif de sans-papiers "Zone neutre" occupe depuis jeudi. Ils ont fait plusieurs sit-in sur leur parcours, notamment boulevard Pacheco, devant l'office des Étrangers. La manifestation s'est terminée devant le siège du PS, boulevard de l'Empereur.
Plusieurs drapeaux belges coloraient la mobilisation. "Mes rêves ont été brisés au pays des droits de l'Homme", "Une seule solution, la régularisation pour tous": pouvait-on lire sur diverses affiches et banderoles. Des slogans comme "Solidarité avec les sans-papiers" se faisaient aussi entendre.
►►► À lire aussi : Grévistes de la faim : les associations comptent déposer les 50 premiers dossiers de régularisation d’ici fin août
Selon Said Elouizi, un porte-parole du groupe, leur occupation politique vise à poursuivre la lutte entamée par les grévistes de la faim pour réclamer des critères clairs de régularisation. "A l'approche de la rentrée, on veut dire à Sammy Mahdi (secrétaire d'État fédéral en charge de l'Asile et de la Migration, NDLR) qu'on est toujours là. On veut envoyer un signal de détresse car des sans-papiers n'en peuvent plus de vivre dans cette situation de non-droit. On est plus de 100.000 et on nous laisse sans solution. (...) Au PS, certains avaient parlé de démissionner s'il y avait un mort parmi les grévistes de la faim, alors on est venu dire au parti qu'on est bien en train de mourir. Chaque jour, il y a des sans-papiers qui meurent en silence. Il faut résoudre ce problème".
Les manifestants réclament un accès facilité au marché du travail. "On veut pouvoir accéder largement au permis A, pas le permis B qui nous lie à un même patron pendant cinq ans", ajoute Said Elouizi. "Le permis A offre une liberté de travail".
Les quelque 250 occupants de l'ex-KBC sont des migrants économiques qui se trouvent de longue date sur le territoire belge. Ils viennent entre autres du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte, de Guinée, du Sénégal, du Bangladesh et de Mauritanie, selon le porte-parole. Plus de 90% des quelque 430 sans-papiers qui ont fait une grève de la faim à Bruxelles du 23 mai au 21 juillet à l'église du Béguinage et sur les sites universitaires de l'ULB et de la VUB viennent des pays du Maghreb, notamment du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie et de Libye, selon les données de l'office des Étrangers.