Et ces problèmes financiers s’ajoutent donc à la pénurie de personnel. Un cocktail plus que problématique. Cela amène encore plus pression sur celles et ceux qui restent et continuent à travailler dans les hôpitaux bruxellois. Et qui dit plus de pression, dit aussi des burn-out, des absences et des départs.
Donc, moins de personnel. Et moins de personnel, ça veut dire une suppression à terme de lits et donc une diminution du financement. Ce qui va à son tour remettre encore plus de pressions sur ceux qui continuent à travailler, etc… C’est le cycle infernal.
Parmi les pistes envisagées pour enrayer le phénomène, les syndicats demandent un refinancement du secteur hospitalier de la part du fédéral. "Par exemple, en maintenant le financement constant, même si on diminue le nombre de lits parce qu’on manque de personnel. Cela soulagerait au moins ceux qui restent et dégagerait peut-être des marges pour pouvoir à nouveau attirer des jeunes et engager", explique Carine Rosteleur du syndicat CGSP.
Autre piste : demander un effort à la Région bruxelloise. Le réseau Iris étant public, ce sont des communes bruxelloises qui se trouvent derrière les hôpitaux qui le composent (Bruxelles-Ville, Ixelles, Saint-Gilles…). Ces dernières années, ces hôpitaux ont fini l’année avec des déficits. Et ces déficits ils doivent être compensés par les CPAS des communes en questions. Pour l’instant, la Région propose une enveloppe de 10.000 000 euros chaque année pour y faire face. "Mais c’est aujourd’hui largement insuffisant", explique Jean Spinette, bourgmestre de Saint-Gilles et administrateur du réseau Iris. "Ce montant n’a pas été adapté ni augmenté depuis de nombreuses années. C’est quelque chose qu’il faut envisager. Sinon, il y a un vrai risque à terme aussi pour les communes et leurs finances. Et comme c’est la Région qui devra intervenir pour aider les communes si elles coulent au niveau financier, autant intervenir directement maintenant pour augmenter cette enveloppe d’aide aux hôpitaux".