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Mantrailing : ces chiens vont vous suivre à la trace

Par Barbara Schaal

Un simple bout de tissu trouvé dans votre garde-robe et ils vous suivent à la trace ! Avec leur odorat entraîné, les chiens formés à la recherche de personnes, peuvent retrouver un adulte désorienté, ou un adolescent qui aurait fugué par exemple.

Aujourd’hui, ils sont huit à participer au cours de "Mantrailing", comme l’appellent les initiés. Huit participants, ou pour être plus précis, quatre chiens et quatre maîtres. Certains se forment à cette discipline juste pour le plaisir, d’autres espèrent vraiment pouvoir venir en aide aux familles qui en auront besoin.

On perd constamment des particules odorantes

C’est Onyx qui s’y colle la première. De niveau expérimenté, cette femelle malinois suit le cours depuis plus de trois ans. Mais d’abord, il faut lui tracer une piste. Rien de plus simple : l’un des participants – celui qui joue le rôle du disparu — va se promener dans les rues du quartier pour y laisser flotter son odeur.

Avant de partir, Onyx renifle un mouchoir imprégné de l’odeur du faux disparu.
Avant de partir, Onyx renifle un mouchoir imprégné de l’odeur du faux disparu. © RTBF

"Quand on marche ou qu’on est statique, on perd constamment des particules odorantes, qui se matérialisent sous forme de peaux mortes ou de cheveux", explique Marjolaine Verscheure, formatrice pour l’école Les petites truffes. "Ces particules vont être volatiles dans un premier temps. Plus le temps va passer, plus elles vont retomber au sol." Avec les jours qui passent, le vent ou les voitures vont les déplacer, ce qui va brouiller les pistes. Mais pas de quoi impressionner un chien bien entraîné, qui devrait être capable de suivre une piste, plusieurs jours après la disparition d’une personne.

La discipline a plus d’adeptes en France et en Flandre.
La discipline a plus d’adeptes en France et en Flandre. © RTBF

Une odeur perceptible pendant plusieurs jours

Onyx doit ensuite renifler un mouchoir, que le faux disparu aura au préalable frotté dans ses mains. La chienne hésite un peu, mais pas longtemps ! Très vite elle retrouve la trace olfactive et la suit, en sillonnant les rues du quartier. Sur plus d’un kilomètre, c’est un sans-faute ! La chienne finit par retrouver le faux disparu.

C’est maintenant au tour de Martine et de Libéro, son border collie, de se prêter au jeu. Le tandem s’est lancé dans la pratique il y a 4 mois seulement. "Avant on faisait de l’agility (N.D.L.R : sorte de parcours d’obstacles pour chien) mais il se blessait trop. Ici, je découvre mon chien autrement, je ne l’imaginais pas capable de suivre une piste comme ça. Ça m’amuse vraiment ! ".

Libéro, élève depuis quatre mois, s’en sort déjà plutôt bien.
Libéro, élève depuis quatre mois, s’en sort déjà plutôt bien. © RTBF

À la recherche de personnes disparues

Il y a donc ceux, comme Martine et Libéro, qui sont là plutôt pour le plaisir et ceux qui prennent cela très au sérieux. Pas plus tard que le mois dernier, Rios, c’est le chien de la prof, a d’ailleurs pu participer à de vraies recherches. "Nous avons été contactés par la famille du disparu", explique Marjolaine Verscheure. "On a pris l’intérieur d’une chaussure de sécurité et un habit, comme référence. La personne était partie de chez elle à pieds. Tour à tour, Rios et le chien d’un collègue ont alors pu suivre la trace, qui les a menés vers la gare. Grâce à cette information précieuse, la famille a pu reconstituer le parcours de la personne disparue et retrouver sa trace."

Marjolaine et Rios sont, pour l’instant, les seuls Wallons à participer à de véritables recherches.
Marjolaine et Rios sont, pour l’instant, les seuls Wallons à participer à de véritables recherches. © RTBF

Un service gratuit, qui ne se substitue pas au travail de la police

Les membres de l’association dont fait partie Marjolaine, proposent ce service gratuitement. Les bénévoles prennent par ailleurs soin de ne pas empiéter sur le travail de la police. "On a toujours eu de très bonnes relations avec la police", affirme Marjolaine Verscheure. "On a été amenés à collaborer plusieurs fois avec eux lors de recherches. Dans les cas de recherches que je fais seule, je communique toujours par la suite les informations à la police. A chaque intervention, je suis équipée d’une caméra sur le torse et je leur communique aussi ces images".

Le Mantrailing a plus d’adeptes en Flandre et en France. Pour l’instant, Marjolaine Verscheure est la seule Wallonne à pratiquer la discipline dans le cadre de véritables recherches, mais elle espère bien faire naître des vocations autour d’elle.

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