Marc Ledoux: le Ping chevillé au coeur et au corps grâce à papa et à Jean-Mi

Marc Ledoux

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"Si je décroche mon ticket pour Tokyo, ce sera ma cinquième participation paralympique, soit une de plus que papa. Ca représenterait un fantastique hommage pour lui, qui m'a tant apporté".

C'étaient les paroles de Marc Ledoux il y a quelques semaines, alors qu'il espérait toujours se qualifier pour les Jeux, ou obtenir la Wild Card que la Belgique estimait qu'il méritait. Le Comité paralympique international de tennis de table a attribué les Wild Cards de manière quelque peu étonnante (et peut-être contestable?), le pongiste belge reste sur le carreau, amer, mais "déterminé à tenir jusque Paris".

Marc Ledoux
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Marc Ledoux est louviérois de souche et de cœur. Il est surtout le fils d’Alain Ledoux, athlète paralympique lui aussi, mais en fauteuil roulant, parce que tétraplégique.

Et Marc a tracé sa route dans le sillage de la carrière de son papa, avec reconnaissance et fierté.

"Toute ma jeunesse, je l'ai passée à l'admirer, le voir s'entraîner, jouer, gagner. Ou échouer puis revenir à la table plus déterminé encore. Rien que par son exemple il m'a transmis des valeurs dont je suis très fier aujourd'hui".

Son autre modèle s’appelait Jean-Michel, ou plutôt " Jean-Mi ", le frère de Phil. Les années 90 étaient les années Saive.

"Ils gagnaient tout, et l'équipe nationale aussi. le pays vibrait derrière leurs exploits. Les Saive d'un côté, mon père de l'autre, j'avais deux locomotives en même temps".

Son handicap est une hémiplégie à droite, qui le prive de la main et limite sa jambe. Mais son coup de raquette et son coup d’œil sont redoutables. La logique et la pertinence de son discours aussi. 

En tant que Sportif de Haut Niveau Adeps et avec le soutien de la Ligue Handisport Francophone, le double médaillé paralympique (Or par équipe et argent individuel en 2004) bénéficie d’un encadrement de 1er plan. Michel (Verhaeverbeke), son entraîneur de toujours, Benjamin (Rogiers), son sparring-partner attitré, un kiné, un préparateur physique, et même un psy, en la personne du Professeur Philippe Godin, spécialiste en psychologie du sport.

"Il m'apporte énormément, insiste Marc. Il observe de petites choses dans mon langage non-verbal, ou du côté de ma respiration, ou encore de ma tactique vis à vis de mon adversaire. Il me donne des trucs et ficelles à appliquer en compétition. C'est très instructif pour moi, au-delà même de l'aspect strictement sportif".

Marc a 35 ans. Depuis qu’il en a 5 le ping a littéralement façonné sa vie.

Quand il n’est pas en compétition à l’étranger, l’ancien N1 mondial s’entraîne, le soir notamment. Toutes ces absences sont lourdes pour sa compagne, mais quand on dit que derrière tout sportif de haut niveau il y a souvent un partenaire en or, Marjorie en est l’illustration.

"Je suis en admiration devant ce qu'il a réussi et devant sa détermination. C'est dur pour moi de le voir si souvent absent, mais on se rattrapera plus tard. Et il mérite tellement de soutien et de compliments !". Marjorie François doit aujourd'hui être aussi déçue que Marc, mais s'il faut le soutenir jusqu'à Paris 2024, sûr qu'elle le fera!

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