Pour cette raison, Marianne Streel s’attend à voir des pénuries survenir. Pour les contrer, l’agricultrice qu’elle est utiliserait du blanc de bœuf dans ses productions, "mais en tant qu’industriel, je crains que ce soit l’huile de palme avec toutes les répercussions environnementales que cela peut avoir."
Outre les produits de substitution, l’une des solutions ne pourrait-elle pas être de produire plus ? C’est en tout cas ce que demandent les producteurs. "Ce n’est pas tellement pour la production chez nous mais pour l’impact qui se fait déjà ressentir internationalement", affirme la Présidente qui prône pour une "solidarité internationale". "On double aujourd’hui les prix du céréale pour l’Egypte et d’autres pays d’Afrique du Nord qui dépendent des autres produits pour nourrir leurs populations. Ces pays ont souvent peu de moyens financiers. On risque de revivre ce que nous avons connu avec le printemps arabe suite à l’augmentation du prix des céréales en 2008."
Nous irons vers une augmentation de la production de foin pour nourrir le bétail et essayer de diminuer le coût de nos productions alimentaires
Et pour produire plus, la filière envisage de cultiver les jachères européennes : "Pour pallier au 30% de céréales que nous n’aurons pas suite à l’embargo sans doute russe, les problèmes de semis et de récoltes en Urkraine, les agriculteurs demandent de pouvoir produire sur les jachères en Europe. En Wallonie, on n’a que 610 hectares de jachères, c’est très peu. On pourra soit cultiver ces jachères, soit faire pâturer le bétail soit couper l’herbe", affirme la Présidente. "Chez nous, les jachères sont peu cultivables. Donc, nous irons plutôt vers une augmentation de la production de foin pour nourrir le bétail et essayer de diminuer le coût de nos productions alimentaires." En effet, si les bovins wallons se nourrissent principalement d’herbe, les élevages de porcs (peu nombreux) et de volailles, eux, n’ingurgitent que des céréales, précise Marianne Streel.