Belgique

Marie-Christine Marghem : "Au MR, nous voulons prolonger un maximum de réacteurs nucléaires"

L'invitée de Matin Première

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Par Alain Lechien avec Thomas Gadisseux via

La députée MR Marie-Christine Marghem, qui a été ministre de l’Energie et de l’Environnement dans un gouvernement précédent, veut légiférer afin d’empêcher le démantèlement total des centrales nucléaires en Belgique. Interrogée sur La Première, elle explique qu’il faut garder un maximum de capacité de production : "A l’horizon de 2030-2050, nous aurons besoin de beaucoup plus d’électricité pour la mobilité, pour le chauffage dans les maisons, la guerre russo-ukrainienne montre que nous avons besoin d’indépendance énergétique, c’est une manière forte et constante pour de très nombreuses années de garder un parc nucléaire en fonction de répondre à ce nouvel impératif".

"Les réacteurs Tihange 2 et Doel 3 n’ont que 40 ans, ils ne sont pas si vieux. Ils ont été arrêtés parce que la loi votée en 2003 – cette loi idiote de Deleuze-, péremptoirement, prévoit qu’on arrête les réacteurs à l’âge de 40 ans alors qu’ils sont prolongeables au-delà, comme la majorité actuelle s’apprête à le faire avec Doel 4 et Tihange 3, puisqu’on va prolonger deux réacteurs au-delà de 2025. Doel 3 et Tihange 2 ont déjà été mis à l’arrêt pendant deux ans. L’objet de ma proposition est de dire qu’il n’est pas question de démanteler une infrastructure critique qui est vitale pour la société et le bien-être des citoyens, l’indépendance énergétique, l’économie de notre pays".

Négociations avec Engie : "La ministre est déshabillée"

Par rapport à la majorité Vilvaldi, dont son parti, le MR, fait partie, Marie-Christine Marghem se "positionne comme quelqu’un qui lui dit ‘votre vision est étriquée, vous ne voyez pas ce que vous devriez voir’. Au sein du MR notre vision est tout à fait claire, nous voulons garder un maximum d’éléments du parc énergétique et nous voulons prolonger un maximum de réacteurs nucléaires pour faire face aux besoins de la société à moyen et à long terme". Elle se dit certaine que beaucoup se rallieront à sa proposition : "Les choses évoluent, la majorité finira par me suivre, vous verrez !" Sans chercher de majorité alternative, la députée MR a invité mercredi en séance plénière à la Chambre tous les députés à signer sa proposition.

Marie-Christine Marghem trouve "insupportable" le fait que les négociations entre le gouvernement et Engie sur le démantèlement des centrales se prolongent. Pour elle il est important de voir rapidement "le bout du tunnel afin de sécuriser la commande d’uranium nécessaire pour faire fonctionner ces réacteurs qui doivent être fonctionnels fin 2025".

La Belgique se retrouve "pieds et poings liés" dans la négociation avec l’exploitant Engie parce qu’on "a trop traîné" à prendre une décision. Et la ministre de l’Energie (Tinne van der Straten, ndlr) se retrouve "déshabillée dans ce dossier puisque c’est le Premier ministre qui négocie et pas elle". Marie-Christine Marghem se dit favorable à ce que ce soit le parlement qui prenne la main dans cette négociation : il s’agit de "pousser le Premier ministre à ce que cette négociation se conclue rapidement pour pouvoir aborder la prolongation de Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 qui doivent faire le paquet complet qui permettra, d’après les dernières prévisions d’Elia, de faire en sorte que le manque d’électricité prévisible en 2026 et 2027 soit complètement couvert".

"L’expression du Premier ministre était maladroite"

Mercredi, le coprésident d’Ecolo Jean-Marc Nollet a mis en garde la majorité Vivaldi, à propos de l’idée d’Alexander De Croo de "mettre en pause les normes environnementales européennes" : "On ne fait d’écologie sans les Ecologistes au sein du gouvernement", a-t-il dit. "L’Ecologiste qui est à l’Energie (Tinne van der Straeten, Groen, ndlr) veut mettre des centrales à gaz à la place des réacteurs nucléaires et envoyer 40 fois plus de CO2 dans l’atmosphère : les Ecologistes n’ont pas le monopole de l’écologie, bien au contraire ils sont dans le paradoxe permanent", rétorque Marie-Christine Marghem. "L’expression du Premier ministre était maladroite : il faut faire un équilibre entre la fin que l’on recherche (la diminution des gaz à effet de serre) et les moyens que l’on y met. Pour cela il faut une industrialisation de notre territoire européen pour assurer sa souveraineté énergétique, sinon cela va se faire ailleurs", insiste-t-elle.

Marie-Christine Marghem (MR)
Marie-Christine Marghem (MR) © RTBF

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